La liturgie de l’Église nous présente en ce dimanche le premier miracle relaté par l’évangéliste Marc. Au temps de Jésus, on expliquait plusieurs maladies sous le terme générique « d’esprit mauvais ». De quelle maladie souffrait cet homme ? On l’ignore. Cet homme que l’on dit « possédé d’un esprit mauvais » est visiblement un homme malheureux et tourmenté par de sombres pensées. Malgré cet événement extraordinaire, curieusement, Marc attire notre attention dans une autre direction. Il insiste pour parler de l’enseignement de Jésus, puisque les mots « enseigner » et « enseignement » reviennent plusieurs fois en quelques lignes. Pourtant, Marc ne rapporte aucune parole que Jésus a prononcée dans la synagogue. Il nous invite donc à aller plus loin, à ouvrir les yeux de la foi. En relatant cet événement survenu dans une synagogue de Capharnaüm, l’évangéliste Marc nous offre une belle catéchèse où se dévoile un trait important de la personnalité de Jésus.
Nous connaissons l’expression « Enseigner avec autorité », mais est-ce que nous saisissons bien la nuance entre « parler avec autorité » et « parler de façon autoritaire » ? Parler avec autorité signifie que l’on reconnaît chez la personne qui parle qu’elle connaît bien le sujet dont elle parle, parce qu’elle en a fait concrètement l’expérience. Parler avec autorité, c’est aussi parler avec conviction et toucher le cœur des gens. Mais, le plus important, parler avec autorité, c’est, paradoxalement, parler moins et agir plus. Marc prend la peine de souligner ce trait important de la personnalité de Jésus : il parle en homme qui a autorité et non pas comme les scribes qui avaient la fâcheuse réputation de parler beaucoup de Dieu et d’agir peu en conformité à sa volonté.
Si les scribes connaissaient très bien les règles religieuses, ils n'étaient pas forcément des modèles à suivre. Ils avaient tendance à mettre un fardeau de règles sur le dos des gens. À l’inverse, Jésus se distinguait par sa simplicité, car il n'a laissé que deux commandements : aimer Dieu et son prochain. L’Évangile, c’est-à-dire la Bonne Nouvelle, n’est pas d’abord un livre, un catéchisme ou un règlement, mais plutôt une invitation, un appel, une interpellation. Le texte de Marc a le don de nous rappeler aujourd’hui que nous ne sommes pas des chrétiens et des chrétiennes parce que nous le confessons; nous le sommes parce que nous le montrons dans l’ordinaire de notre vie. Bonne semaine !
Yvan, animateur paroissial
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