Avant le vote du budget de la ville en décembre, une décision modificative, la 3ème, et le débat d'orientations budgétaires, ont été soumis au vote du conseil municipal.

Cette décision modificative avait pour principal objet d'acter le fait que la ville ne percevra pas, cette année encore, le produit de la cession de Grenoble Habitat. 

Ce n'est évidemment pas une surprise. Nous l'avions annoncé lors du vote du budget 2023 mais également en 2022. Nous l'avions d'ailleurs signalé au préfet car inscrire une recette en sachant pertinemment qu'elle ne sera pas perçue frappe le budget d'insincérité... Rappelons que le conseil métropolitain a voté très majoritairement contre la vente des parts de GH par la ville de Grenoble.

Et avec cette décision modificative nous apprenons que les dépenses de fonctionnement ont continué à augmenter, que les dépenses d'investissement sont bien en deçà des prévisions de nombreux travaux prévus n'ayant pas été réalisés et que malgré les 44M€ de recettes supplémentaires que la ville a engrangées avec l'augmentation de 25% de la taxe foncière, il faut évidemment que la ville contracte un nouvel emprunt creusant encore un peu plus sa dette...

Quant au rapport d'orientations budgétaires, le 1er pour le nouvel adjoint aux finances Vincent Fristot, plutôt que de critiquer son contenu rédigé dans la lignée des précédents, Emilie Chalas a préféré esquisser ce qui attend la prochaine équipe municipale qui sera élue en 2026 autour de 4 priorités :

• Assainir la situation financière, restructurer l'offre de services publics et baisser les impôts d'autant que ce que l'actuelle majorité les a augmentés, 
• Construire une ville innovante pour l'écologie, pour lutter contre la chaleur et la pollution en mobilisant les compétences et les expertises de notre territoire
• Lancer un plan de sécurité de proximité en renforçant et armant la police municipale, en installant de la gestion centralisée  du domaine public avec la vidéoprotection, renforcer le pole de médiation, systématiser les travaux d'intérêt général, ...
• Permettre l'accès à l'emploi car c'est par le travail que beaucoup sortiront de la précarité, tout en accompagnant ceux qui ne peuvent plus travailler

Mais le rapport d'orientations budgétaires montre que la majorité est loin de ces préoccupations et se focalise sur des priorités bien différentes : chantier participatif pour créer un skate park, formations vélo, mission montagne, pas de création de places en crèche ni en EPAHD, fermeture de la bibliothèque du jardin de ville, fermeture des piscines...

Comme chaque année, ces deux rapports doivent être présentés aux élus avant le débat d'orientations budgétaires. Comme chaque année, deux documents de communication aux belles formules, denses, ont été transmis aux élus, tardivement pour le rapport finalisé de développement durable transmis le vendredi 10 au soir que certains n'ont découvert que quelques heures avant le conseil municipal.

Le point commun à ces deux rapports a été souligné par Delphine Bense dans ses interventions : le décalage entre le discours et la réalité !

Pour le rapport égalité hommes femmes, elle a illustré son propos en citant quelques exemples montrant le décalage entre les grands principes des élus et leurs actions comme notamment : “développer la pratique du sport féminin” vs subventionner des pompoms girls !

Et pour le rapport de développement durable, l'exemple du logement social est flagrant avec le décalage entre la recette supplémentaire de 44 millions d'euros issue de la hausse de la taxe foncière justifiée par la majorité pour mettre en place un bouclier social, et les 3 millions (moins de 7%) pour rénover thermiquement, réhabiliter et construire de nouveaux logements !

Le 9 novembre dernier a eu lieu la journée nationale de lutte contre le harcèlement à l'école. Cette journée a été instaurée en 2015 et pourtant l'actualité et les statistiques témoignent du long chemin qui reste à parcourir pour éradiquer un phénomène dramatique et loin d'être marginal. Que les données émanent du ministère de l'éducation nationale ou du dernier sondage commandé par l'association Marion Fraisse sur le sujet de l'IFOP, les chiffres sont glaçants.

Nous avons donc proposé au conseil municipal un vœu adressé au ministre de l'éducation nationale lui demandant de mener une nouvelle politique de lutte contre le harcèlement scolaire.

Ce vœu a été adopté à l'unanimité.