Tracer la voie de la mobilité décarbonée - NL de La Fabrique de la Cité #74

#74 - 2 avril 2021

Tracer la voie de la mobilité décarbonée

Si la lutte contre le changement climatique fait aujourd’hui consensus, le débat reste bien souvent centré sur la seule production d’électricité. Le chantier de la décarbonation des mobilités, lui, reste ouvert : le secteur est le seul à avoir vu son niveau d’émissions augmenter entre 1990 et 2014. Pourtant, l’objectif de zéro émission nette de carbone à l’horizon 2050 ne pourra être atteint sans une véritable révolution des mobilités. Des mutations techniques requises pour réduire les émissions directes de CO2 aux évolutions règlementaires nécessaires pour favoriser certains modes en fonction des territoires en passant par le financement de solutions décarbonées… si l’objectif est certain, le chemin à emprunter pour l’atteindre reste à définir.

À l’occasion de l’événement organisé par le lab recherche environnement pour la publication du dossier « Mobilités décarbonées » de Construction21, découvrez un éventail de solutions permettant d’opérer cette transformation radicale des mobilités. Dans la perspective que constitue l’ambitieuse mais nécessaire décarbonation des mobilités, des disciplines aussi différentes que l’organisation des transports, l’économie et l’aménagement du territoire seront amenées à jouer un rôle essentiel pour décarboner la mobilité. Tout cela sans minorer l’enjeu social d’acceptabilité de cette transition : celle-ci se fera en embarquant les citoyens ou ne se fera pas. – Camille Combe, chargé de mission

Intervention de Camille Combe à l'occasion de l'événement du lab recherche environnement le 30 mars 2021
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NEW YORK REBONDIRA-T-ELLE ? Avec 126 000 habitants en moins, l’État de New York a connu la plus forte baisse de population des États-Unis liée à la pandémie. Pourtant, selon Joseph Salvo, Chief Demographer de la ville de New York, la Big Apple pourrait rapidement rebondir grâce à la reprise des activités de services et à condition de favoriser la construction de logement abordable pour continuer d’attirer une population essentielle à son fonctionnement. – Camille Combe

→ Et sur le même sujet : notre rapport sur le logement abordable dans les métropoles européennes en croissance.

 

ÊTRE PÉRIURBAIN – Une récente étude de l’agence d’urbanisme de Bordeaux et du bureau de recherche 6-T invite à changer de regard sur le mode de vie périurbain en Gironde.1 600 Girondins ont été interrogés pour donner leur opinion sur leur lieu de vie : loin des idées reçues, les espaces périurbains se révèlent complexes et pluriels. Ni villes-dortoirs subies, ni lieux de relégation sociale, et si ces espaces contenaient en germe des innovations urbaines en matière de décarbonation des mobilités ou de construction des quartiers de demain ? – Sarah Cosatto, chargée d’études

 

PEUT-ON ENCORE CONSTRUIRE ? – Coup sur coup, le Plan de déplacements urbains puis le Plan local d’urbanisme intercommunal et de l’habitat (PLUiH) de la Métropole de Toulouse ont été annulés par le tribunal administratif. Selon lui, « l’objectif de consommation d’espace […] n’induisait pas une modération effective de cette consommation, mais, à l’inverse, sans justification probante, une hausse du rythme de prélèvement d’espaces naturels, agricoles et forestiers ». Cette annulation met en lumière la tension entre des injonctions contradictoires : limiter l’artificialisation, répondre à la demande de logements et prendre en compte le rejet largement partagé de la densification verticale. La question est posée : l’objectif du ZAN doit-il s’appliquer de manière uniforme à tout le territoire et à quelle échelle ? – Chloë Voisin-Bormuth, directrice de la recherche et des études


QUESTION DE CODE(S) – L’International Code Council, qui gère les codes des bâtiments aux États-Unis, a retiré aux collectivités locales le droit de voter les futures règles qui régissent l'efficacité énergétique dans le secteur de la construction. Celles-ci ont exprimé leur inquiétude car elles ne pourront plus fixer des objectifs de décarbonation des bâtiments plus ambitieux que les objectifs étatiques. Ce changement intervient alors que la rénovation énergétique concentre les enjeux en matière d’économies d'énergie, d’accessibilité financière des logements et de santé en ville. – Sarah Cosatto

 

DÉCOUPLER LE TRAVAIL DU CARBONE – Le télétravail pour réduire les émissions de gaz à effet de serre ? L’équation paraît simple : plus de télétravail, moins de déplacements et moins de consommation d’énergie dans les bureaux, donc moins d’émissions. Mais elle est souvent fausse : les émissions de gaz à effet de serre évitées par l’entreprise sont reportées sur l’employé à son domicile tandis que le développement du télétravail peut conduire à des déménagements en périphérie et ainsi accroître les distances parcourues, annulant les effets du nombre réduit de déplacements. Avec l’hybridation des formes de travail, le bilan carbone des entreprises ne pourra à l’avenir ignorer celui de leurs employés en télétravail. – Chloë Voisin-Bormuth

→ Et sur le même sujet : les travaux de l’Université de la Ville de Demain, co-pilotée par La Fabrique de la Cité et la Fondation Palladio, sur la ville bas carbone pour tous.

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