View in browser

3 novembre 2020

Chères autrices, chers auteurs,

Cette annĂ©e encore, vous avez Ă©tĂ© nombreux.ses Ă  participer au concours Les Talents de demain et nous vous en remercions. La sĂ©lection fut rude pour dĂ©partager nos cinq finalistes qui ont su faire preuve d'originalitĂ© et ont, avec leur plume, charmĂ© le jury prĂ©sidĂ© par Anne-GaĂ«lle Huon.

Et le texte retenu est...

L'Hiver de Solveig , une bouleversante fresque historique écrite par Reine Andrieuque l'équipe Kobo Writing Life félicite chaleureusement.

Nous vous proposons sans plus attendre d'en découvrir le résumé et de faire connaissance avec Reine Andrieu qui revient pour nous sur son parcours d'autrice et son rapport à l'écriture.

Et bien entendu, nous espérons vous retrouver nombreux.ses pour l'édition 2021 du concours.

Automnalement vĂ´tre, 

L'Ă©quipe Kobo Writing Life đźŤ‚

Été 1940. Dans la France occupée par les Allemands, les habitants sont contraints de donner gîte et couvert à l’ennemi. À Lignon, paisible bourg du Bordelais, les Lenoir, une famille de notables, doivent héberger Günter Kohler. Passée sa répulsion première, Noémie, la jeune épouse, éprouve une violente attirance pour le sous-officier qui vit désormais sous leur toit. Hiver 1946. La guerre est terminée, mais elle a laissé derrière elle son lot de malheurs. Parmi eux, une fillette, retrouvée assise sur un banc, dans un village non loin de Bordeaux. Qui est-elle ? d’où vient-elle ? et pourquoi semble-t-elle avoir tout oublié ? Justin, un gendarme de vingt-quatre ans, décide de la prendre sous son aile et de percer le mystère qui l’entoure.

Lauréat du prix Kobo By Fnac, porté par des personnages forts et une intrigue inattendue, L’Hiver de Solveig propose, dans la lignée de La Ferme du bout du monde, de Sarah Vaughan, un roman bouleversant sur une des périodes les plus troublées de l’Histoire.

✨ EN VEDETTE CE MOIS-CI ✨

  • L'interview de Reine Andrieu, gagnante des Talents de demain 2020 !

Let's stay in and read banner
Reine Andrieu : les mots de la gagnante
  • Quand avez-vous dĂ©couvert votre passion pour l’écriture ?

Assez récemment ! J’ai toujours eu du plaisir à rédiger, dans mes différentes professions (même des rapports administratifs !), mais je n’avais jamais écrit de fictions. Pas même une nouvelle. Je n’osais pas. Je ne me sentais pas légitime à pratiquer l’exercice. Lorsque j’étais bibliothécaire, je vivais au milieu de livres d’auteurs talentueux et mon admiration pour ces derniers étouffait dans l’œuf l’envie de prendre la plume, ne serait-ce que pour essayer.

  • Y a-t-il un livre en particulier qui vous a donnĂ© l’envie d’écrire ? Quels sont les auteurs ou les livres qui vous ont inspirĂ©s ?

Il n’y a pas « un » livre en particulier. Tous les auteurs m’inspirent, d’une manière ou d’une autre. Ils m’aident à définir ce vers quoi je veux tendre en tant qu’autrice, et l’inverse aussi, ce que je veux éviter, tout en gardant, bien sûr, mon style personnel. Je crois qu’il n’y a rien de pire que « vouloir faire comme… ». Mais une rencontre avec un auteur en particulier, Caryl Férey, alors que je travaillais en bibliothèque, a fait fondre mes dernières réticences. J’avais évoqué avec lui mon envie d’écrire et il m’avait dit : « Foncez ! Vous verrez, c’est génial ! Il faut oser ! ». Je l’ai écouté et je luis sais gré aujourd’hui de m’avoir décomplexée.

  • OĂą puisez-vous l’inspiration ? Quelle est votre astuce pour contrer l’angoisse de la page blanche ?

L’inspiration se niche partout : dans les personnes que vous croisez, les scènes de la vie quotidienne, l’actualitĂ©, l’Histoire, tout. Absolument tout ! Si parfois, en cours d’écriture, il me manque un Ă©lĂ©ment pour rendre l’histoire pertinente, je mets mon texte de cĂ´tĂ© pendant quelques jours, durant lesquels j’en profite pour me documenter ou lire, et une idĂ©e surgit au moment oĂą je m’y attends le moins. Quand vous ĂŞtes en situation d’écrire, votre cerveau fonctionne non-stop, mĂŞme - surtout ? - Ă  votre insu !

  • On peut dire que vous avez baignĂ© dans la littĂ©rature de longue date puisque vous avez Ă©tĂ© bibliothĂ©caire pendant treize ans. Pourriez-vous nous dĂ©crire ce que cela a pu vous apporter pour votre mĂ©tier d’autrice ?

J’ai toujours lu. Cependant, le métier de bibliothécaire m’a sans doute amenée à lire des livres vers lesquels je ne serais pas allée spontanément, pour me permettre ensuite de conseiller les usagers. Je m’étais imposé une règle : découvrir au moins un auteur nouveau par mois pour élargir mon univers littéraire.

Let's stay in and read banner
Les Talents de demain 2020
  • Vous avez dĂ©marrĂ© en tant qu’auteure autoĂ©ditĂ©e avant de remporter la quatrième Ă©dition du concours d’écriture « Les Talents de demain » organisĂ© par Kobo Writing Life en collaboration avec la Fnac et les Ă©ditions PrĂ©ludes. Que retenez-vous de cette expĂ©rience ? Quel regard portez-vous sur l’autoĂ©dition ?

L’autoĂ©dition est une formule intĂ©ressante lorsque l’on Ă©crit et que l’on veut progresser. Ainsi, vous pouvez publier, Ă  moindre frais, et recueillir des avis et critiques constructifs de vos lecteurs. Cela dit, la promotion d’un livre autoĂ©ditĂ© est très limitĂ©e. C’est difficile et chronophage. Souvent dĂ©courageant. Ă€ moins d’être une star sur les rĂ©seaux sociaux, la diffusion plafonne rapidement. C’est en cela que j’ai trouvĂ© la formule du concours très intĂ©ressante car elle a Ă©largi considĂ©rablement mon lectorat. Le livre a Ă©tĂ© tĂ©lĂ©chargĂ© plusieurs milliers de fois, dans une trentaine de pays. De nombreux lecteurs ont dĂ©couvert mon travail avec le titre en concours et ont ensuite tĂ©lĂ©chargĂ© mon tout premier livre. Je peux dire que mĂŞme si je n’avais pas Ă©tĂ© laurĂ©ate, j’aurais considĂ©rĂ© cette expĂ©rience comme rĂ©ellement positive. Mais la cerise sur le gâteau, c’est bien sĂ»r lorsque l’on m’a annoncĂ© que j’avais gagnĂ©. Je n’ai pas de mot pour vous dĂ©crire ma joie ! C’était tellement inespĂ©rĂ© ! Je n’avais Ă©crit que deux romans et un Ă©diteur - et non des moindres - dĂ©cidait de me publier ! Je crois que c’est quelque chose que l’on savoure d’autant plus quand on a vĂ©cu l’expĂ©rience de l’autoĂ©dition.

  • Quels sont les avantages Ă  ĂŞtre un auteur indĂ©pendant d’une part, et que vous a apportĂ© le travail avec votre maison d’édition d’autre part ?

Je pense que tout dépend dans quel objectif on écrit. Si c’est plus pour soi, ou pour ses proches, l’autoédition représente un moyen formidable pour publier. C’est très souple, il y a des formules d’impression à la demande qui sont très pratiques et économiques. En revanche, si l’on écrit dans l’espoir d’être lu par le plus grand nombre, l’autoédition est un peu frustrante.

La maison d’édition Préludes m’a immédiatement plongée dans une ambiance très professionnelle. Qu’il s’agisse des ajustements à faire sur le roman, des corrections de toutes sortes, de la réalisation de la couverture, et ensuite de la promotion mise en place autour du livre… Avec une maison d’édition, votre texte est « pris en charge » et cela fait un bien fou ! J’ajouterai que travailler en collaboration avec les Éditions Préludes est un vrai plaisir, car à tous les stades j’ai eu affaire à des personnes très accueillantes et à l’écoute.

  • Quel(s) conseil(s) donneriez-vous aux auteurs souhaitant participer Ă  la prochaine Ă©dition du concours « Les talents de demain » ?

Je leur dirais ce que Caryl Férey m’a dit, à moi, concernant l’écriture : « Foncez ! ».

Il n’y a pas grand-chose à perdre. Si le livre numérique est gratuit le temps du concours, cela ne constitue pas un gros manque à gagner. En revanche, c’est un excellent moyen de se faire connaître.

Let's stay in and read banner
L'Hiver de Solveig
  • Qu’est-ce qui vous a donnĂ© envie de vous plonger dans un roman historique se dĂ©roulant pendant la Seconde Guerre mondiale, source de tant de rĂ©cits par ailleurs ? Ce qui pose inĂ©vitablement la question de la comparaison et peut entraĂ®ner une certaine pression…

C’est vrai que la Seconde Guerre mondiale est un sujet très prisé et déjà beaucoup traité. Cela dit, c’est un sujet qui en renferme des milliers d’autres, tant cette guerre est complexe. Je crois que la véritable pression réside, en tout cas pour moi, dans la crainte d’écrire des choses inexactes.

J’ai choisi ce sujet car il me passionne, notamment d’un point de vue humain. Et durant cette guerre, le meilleur et le pire de la nature humaine se sont exprimĂ©s, cĂ´toyĂ©s. Voire le pire du pire, si l’on pense Ă  la Shoah… Et puis il y a ces situations tout en contradiction : les libĂ©rateurs amĂ©ricains qui risquaient leur vie pour une juste cause, et dont certains se livraient, par ailleurs, au viol de femmes en Normandie ; ceux qui collaboraient avec l’occupant parce qu’ils n’avaient pas le choix, mais dont le cĹ“ur Ă©tait du cĂ´tĂ© de la RĂ©sistance ; ou encore le sort de ces demi-juifs enrĂ´lĂ©s dans la Wehrmacht. Les exemples sont lĂ©gions durant cette pĂ©riode.

  • L’intrigue de votre roman se situant entre l’Occupation et la fin de la guerre, pouvez-vous nous dire comment vous avez procĂ©dĂ© pour la phase de documentation, indispensable pour un roman historique ?

Je n’ai pas la prĂ©tention d’écrire des « romans historiques » du mĂŞme registre que Ken Follett ou Clara Dupont-Monod, par exemple. J’écris plutĂ´t des intrigues qui ont pour toile de fond une pĂ©riode historique donnĂ©e. Quoi qu’il en soit, la documentation est une phase prĂ©alable capitale : j’ai lu des livres, des articles de presse, Ă©coutĂ© ou lu des tĂ©moignages, consultĂ© une multitude de sources qui m’ont permis de recouper les informations et aussi de me plonger dans l’ambiance de cette guerre. Chaque situation a - normalement - fait l’objet de vĂ©rifications. Jusqu’à chercher, par exemple, comment travaillaient les gendarmes juste après la guerre. Cela m’a donnĂ© du fil Ă  retordre d’ailleurs, car il y a peu d’informations sur le sujet.

  • Comment avez-vous abordĂ© la construction de votre rĂ©cit dans lequel se mĂŞlent les points de vie narratifs parallèles et les flash-backs ?

J’ai construit ce roman un peu comme un puzzle. J’ai bâti un plan, au départ approximatif, qui constituait ma trame des différents chapitres et leur articulation. Ensuite, j’ai pris les chapitres dans le désordre, au gré aussi de l’évolution de ma documentation. Quand je me documentais, par exemple, sur les mischlinge, j’essayais d’écrire dans la foulée les chapitres où Günter s’exprime. Concernant l’intrigue, je devais veiller à ce que les éléments apparaissent dans le bon ordre chronologique, et à dévoiler la juste dose d’indices pour que le lecteur progresse dans l’histoire, tout en maintenant une forme de suspense pour qu’il ait envie d’aller jusqu’au bout.

DĂ©couvrez l'ouvrage
Let's stay in and read banner
En conclusion
  • Avez-vous de nouveaux projets en cours ?

Je suis en train d’écrire un roman dont l’intrigue se déroule sur la seconde moitié du XXème siècle et le début du XXIème.

    • Que lisez-vous en ce moment ?

    Yoga, d’Emmanuel Carrère.

    • Quelle pourrait-ĂŞtre la citation qui vous reprĂ©sente le mieux ?

    Il y en a une que j’aime beaucoup, que j’ai puisée dans le livre de Colum McCann Lettres à un jeune auteur, quand j’ai commencé à écrire. Je l’avais imprimée en grand et affichée dans mon bureau : « Il n’est qu’une sorte d’échec : ne pas savoir échouer. Le vrai courage est d’avoir essayé ».

    Rakuten Kobo Inc.

    135 Liberty St #101, Toronto
    Ontario M6K 1A7 Canada

    Vous recevez cet email car vous vous êtes abonnés à notre newsletter.

    Se désinscrire