Kaliméra !

Nous sommes le Jeudi 1er Octobre. Il est 14h. Je suis au bureau, chez Société Générale Luxembourg, en train de me battre avec des sujets tous aussi sympas et intéressants que chronophages et complexes.

Premier jour d'un nouveau mois.

Je ne sais pas pourquoi, les 1er et 30 (ou 31) du mois, ça me donne toujours la patate : On termine quelque chose et en quelque sorte, on fait un reset.

Aujourd'hui, je voulais te parler d'une anecdote qui m'est revenue en échangeant avec mon patron ce matin. Dans le mélange de sujets abordés, nous avons parlé de l'un des patrons Français de la Business Unit dont nous faisons partie (SGSS pour ne pas la citer).

Et parler de cette personne, m'a renvoyé en Juin 2006.

J'avais ré-intégré le groupe Société Générale depuis 8 mois et je venais d'être nommé Manager adjoint d'une équipe d'une petite dizaine de personnes que le Manager et moi étions chargés de constituer.

J'avais 26 ans et 3 mois.

Je venais de passer 4 années à me chercher professionnellement parlant (SG Milan, SG Paris, Natixis, Cabinet de Commissariat au Compte, Cabinet d'Expertise Comptable, balbutiement de startup avec mon pote Greg, ...).

Pas d'autre bagages scolaires qu'une demie année post bac, après avoir pris mon temps au Lycée (changement d'orientation en plein milieu et mon bac raté de peu une 1ère fois, je sortirai avec une mention, mais à 20 ans), mais une rage d'apprendre, de servir mon employeur, d'élever ma famille dans le respect de certaines valeurs et surtout de progresser (sans avoir les dents qui raient le parquet !) tant personnellement que professionnellement,

Notre premier fils avait déjà 8 ans et notre fille 4 ans.

Donc, nous sommes en Juin 2006.

La Défense.

J'ai appris la veille que je venais d'être nommé et j'arrive au bureau de très bonne heure.

Je croise devant l'ascenseur cette personne dont je te parlais plus tôt (à l'époque, mon N+4). En toute honnêteté, je l'avais croisé 1 ou 2 fois pendant mes 8 mois d'expérience dans cette société, mais de loin et je n'aurais jamais osé l'abordé autrement qu'en lui offrant un "bonjour".

Et lui, en revanche, semble me connaître.

Nous ne sommes que tous les deux dans l'ascenseur et alors que je m'apprête à descendre à mon étage, il me propose de passer dans son bureau pour discuter quelques minutes.

Il me félicite pour mon évolution, me glisse au passage que je suis le plus jeune Manager adjoint qu'il ait connu dans cette société (et celui qui a progressé le plus vite de petit comptable fonds à Manager Adjoint).

Je ne sais plus où me mettre.

Je me souviens encore que je suis extrêmement heureux de ces paroles bienveillantes et sincères, mais je suis aussi surtout très gêné.

Je me rappelle encore les goutes de sueur qui coulent dans mon dos ...

Et il me dit "Ermanno, si je peux te donner un conseil, maintenant que tu vas avoir des responsabilités, une équipe à gérer, surtout, ne trahis jamais ce que tu dis et tiens toujours tes promesses".

C'était en Juin 2006.

Il y a 14 ans.

Et chaque fois que j'ai croisé cette personne depuis, chaque fois que j'entends son nom, chaque fois que je suis dans une situation où je m'engage auprès de quelqu'un, ces mots raisonnent en moi.

Une phrase d'une personne que je ne connaissais pas autrement que via l'organigramme de la Société Générale, a peut-être changé ma vie.

Et toi, as-tu déjà vécu ce genre de situation ? Clique sur répondre à ce mail et dis-moi tout.

A demain !

Ermanno

Semper Tibi Confide

Ah, encore une chose : si tu veux relire une éditions précédente, je t'ai créé un recueil de ces emails quotidiens. Il est ici : https://ermanno.fr/mail

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