Il y a une différence entre faire quelque chose de mal et faire quelque chose que l'on regrette.
Pendant mes formations, les gens se demandent souvent quel est le rôle du «pardon» dans une vie de compassion. Ma réponse est toujours la suivante : Nous n’avons pas à «pardonner» à quelqu’un qui n’a rien fait de «mal». D’ailleurs, sans l’idée de «mal», sans les accusations, sans les jugements, nous sommes mieux à même de porter notre attention sur la compréhension, et de rechercher s’il y a des moyens de restaurer ce qui nous relie.
«C'est mal» par opposition à «je regrette»
Depuis le début de ce cours nous apprenons que nous pouvons voir toutes les actions comme des tentatives de combler des besoins, même des actions que nous réprouvons (voir semaine 1). Nous apprenons aussi que les besoins sont à la source de tous les jugements ; nous apprenons à porter notre attention sur les besoins à la source de nos jugements plutôt que sur les jugements eux-mêmes (voir la semaine 8) ; lorsque nous y parvenons nous avons une plus grande chance de rester connectés, de pouvoir revenir vers un état où nous sommes en lien, même quand les gens (y compris nous-mêmes) font des choses qui nous déplaisent.
Nous pouvons utiliser cette façon de penser pour nous centrer sur ce que nous aimons vivre, plutôt que sur ce que l’autre ne fait pas bien. Ce qui entraîne une augmentation de nos chances de faire des demandes pleines de compassion et ainsi de nous créer une vie plus merveilleuse, plus en lien.
Nous pouvons envisager nos propres actions sous cet angle également (voir la semaine 14). Quand je me considère comme «mauvais», mon attention et ma conscience se déconnectent de mon énergie vitale (mes besoins) et me connectent bien plus à mes pensées récurrentes et mes jugements.
Avec du temps et de l'entraînement, j’ai appris à voir que lorsque je fais des choses que j’estime mauvaises, c’est parce que je n’ai pas comblé mes besoins. En étant en relation avec moi-même à ce niveau des besoins, je comprends mieux que j'aurais voulu agir autrement, ce qui n’est pas la même chose que de penser que j’ai mal agi. En d'autres termes, je peux regretter ce que j'ai fait sans me juger.
La compassion tournée vers moi-même.
Dans le jugement, je me coupe de moi-même et je vis souvent de la culpabilité et de la honte. Quand je prends conscience de mes besoins, je peux plus facilement porter mon attention sur la restauration de ma connexion à moi même par opposition à l'auto flagellation.
Dans ma conscience des besoins, je peux voir et comprendre plus clairement que j’ai juste été humain, en train d'essayer de combler mes besoins. Je peux commencer à voir mes actions en termes de besoins comblés, besoins non comblés - ce qui a marché, ce qui n’a pas marché.
A partir de cet endroit de compassion pour moi-même, je peux avancer vers les autres. Je peux leur exprimer mes regrets du fond du cœur, plutôt que dans une auto-critique pleine de honte. J’ai aussi remarqué plus d’une fois que lorsque que je suis dans cette conscience des besoins, j’ai une plus grande capacité à créer une image mentale de ce que je préférerais à l’avenir.
La suite dans les prochaines semaines du cours de compassion.
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