La lutte est notre mode de fonctionnement par défaut
La difficulté est que la lutte est très valorisée socialement.
On nous répète depuis toujours que :
- le but de la vie est d'être le meilleur,
- il ne faut jamais renoncer,
- l'échec renforce le caractère.
Pas étonnant que l'abandon soit perçu comme un signe de faiblesse.
Pourtant, abandonner est parfois la meilleure chose à faire pour aller de l'avant.
Il y a tout un tas de situations où il n'y a aucune solution et aucun sens :
- votre conjoint vous annonce qu'il ne vous aime plus.
- le travail que vous adoriez devient un fardeau.
- vous avez passé des heures sur un projet et il fait un flop malgré l'application rigoureuse des méthodes marketing.
Je pourrais continuer la liste ... mais ce n'est pas le thème.
L'idée c'est de partager 3 facteurs pour reconnaître quand vous luttez contre vos désirs.
Cela fait suite à cette édition pour laquelle j'ai reçu de nombreux commentaires.
1. Avoir l'impression de ne jamais être assez
On est dans la lutte quand on n'arrive pas à voir que nous sommes assez.
On est dans la lutte quand on cherche toujours à l'extérieur des signes pour valider notre valeur.
On est dans la lutte quand on cherche à occuper la moindre parcelle de son temps pour se donner confiance.
La vie m'a montré que rien n'est jamais suffisant pour un esprit qui n'a jamais défini ce qui était assez.
2. Culpabiliser de ne rien faire
Deuxième facteur essentiel pour reconnaître la lutte, on culpabilise de ne rien faire de "productif".
Au début, quand j'atteignais mes objectifs de chiffre d'affaires et que j'avais du temps, je culpabilisais.
Je me disais qu'une vraie entrepreneure ne gaspillerait pas ce temps à écrire de la poésie ou à relire Nietzsche.
Qu'une vraie entrepreneure réfléchirait à comment générer plus de CA, développer la récurrence, automatiser le business, optimiser son organisation ...
Du coup, j'ai mis en place tout un tas de process.
Le problème est que ces process, s'ils occupaient ponctuellement mon temps, me faisaient encore gagner du temps !
Oui j’ai conscience de toute l’insolence derrière cette phrase.
Parfois, ne rien faire est à la fois la chose la plus difficile à faire et la meilleure chose à faire.
3. Se raconter des histoires sur la situation
C'est le facteur le plus difficile à identifier seul.
Quand on est dans la lutte on a une fâcheuse tendance à s'autopersuader que nous détenons la vérité, ainsi qu’à négocier avec la réalité.
Au fond de nous, on sait que cette offre ne correspond plus du tout à vos envies. Pourtant, on essaye de se convaincre que c'est une passade et que l'envie reviendra avec le temps. Après tout, “il faut être raisonnable”.
Au fond de nous, on sent qu'on est épuisé, que notre corps nous envoie des signaux. Pourtant, nous essayons de nous convaincre que cette fatigue passagère disparaîtra après une nuit de sommeil.
Au fond de nous, on sent que la meilleure chose à faire est de quitter cette situation. Pourtant, on essaye de se convaincre des avantages qu'elle nous offre et de notre chance.
On ne peut voir que ce qu’on est prêt à voir. Et là encore, cela suppose d’abandonner ce qu’on croit être.
Jusqu'à récemment même si j'avais conscience de ces mécanismes, je les ignorais.
Aujourd'hui, je mentirais en affirmant que je les écoute toujours.
Je pense d'ailleurs que c'est impossible.
Toutefois, savoir quand s'écouter est essentiel.
Nous aborderons ça prochainement !
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