Newsletter de La Fabrique de la Cité #92

#92 - 13 août 2021

La smart city est morte, vive la climate-smart city !

La smart city est morte, vive la climate-smart city ! Cette tentative de réconcilier la ville, les technologies numériques et le climat n'émane pas de quelque GAFAM ou autre multinationale tentée de se refaire une virginité environnementale à grands coups de slogans oxymoriques, mais... des Nations Unies.

Le raisonnement est simple : le changement climatique est massivement dû aux activités humaines ; les villes concentrent de plus en plus d'êtres humains et 70 % des émissions ; par conséquent, elles doivent revisiter leur développement en fonction de l'impératif climatique – là réside la véritable intelligence de la ville du futur. Est-ce à dire que la hiérarchie des smart cities – ces villes qui parient sur les nouvelles technologies pour révolutionner les services urbains – va s'en trouver bouleversée ? Immédiatement, les regards se tournent vers Singapour, qui occupe la première place de nombre de classements en la matière depuis des années. La "ville du lion" est-elle en passe d'être détrônée de son statut de pionnière ?  

Alors que la rivalité avec Hong Kong n'est plus un sujet après la reprise en main politique chinoise sur l'ancienne colonie britannique, la démarche de Singapour va bien au-delà d'un très efficace marketing territorial. Notamment, les travaux sur la consommation d'énergie ou la qualité de l'air intérieur méritent d'être suivis avec intérêt. D'abord parce que la question énergétique est un défi pour la cité-État, condamnée à l'efficacité faute de pouvoir développer rapidement des sources d'énergie propre à cause de l'exiguïté et des conditions climatiques de son territoire. Ensuite, parce que la pandémie est passée par là ; Singapour a su la gérer de façon à la fois stricte et pragmatique. A cet égard, les innovations annoncées en matière de contrôle du débit d'air dans les bâtiments par un système susceptible d'être utilisé en cas de pandémie pourraient avoir des implications plus larges sur un sujet largement sous-traité, bien que majeur : la qualité de l'air intérieur. Plus fondamentalement, l'épidémie de Covid-19 a montré que Singapour avait désormais compris que l'open data faisait pleinement partie de la ville intelligente. – Cécile Maisonneuve, présidente

→ Cet édito est issu des tribunes bimensuelles de Cécile Maisonneuve et est à retrouver dans son intégralité sur le site de L’Express ici.

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VOUS AVEZ DIT "EXCEPTIONNELS" ? – Feux de forêts en Grèce, en Turquie ou en Algérie, inondations en Allemagne, fortes chaleurs au Canada... le changement climatique et ses conséquences sont devenus une réalité presque quotidienne qui n'épargne aucune région du monde. Pour la première fois depuis la publication des rapports du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), les scientifiques ont consacré un chapitre spécialement dédié aux événements climatiques exceptionnels et leur constat est implacable : ils devraient devenir plus durs, plus réguliers, et plus dévastateurs. Ainsi, dans la perspective d'un réchauffement de +1,5°C, ce qui était alors considéré comme un niveau de précipitations record dans une décennie pourrait survenir 1,5 fois plus souvent. (L'Express) – Yamina Saydi, chargée de communication

 

LES GRANDS GAGNANTS – En 2020, la plateforme de livraison Deliveroo avait été l’un des grands gagnants de la crise du Covid-19 et des confinements successifs. La réouverture des restaurants au printemps 2021 ne semble pas ralentir sa croissance fulgurante. Le groupe affiche un chiffre d’affaire en augmentation de 82% au premier semestre, avec une fidélisation et un nombre de partenaires toujours croissants. Toutefois, les enjeux du statut et des conditions de travail des livreurs, ainsi que les vives critiques qui y sont liées, représentent un défi toujours plus important pour une entreprise évoluant sur un marché ultra-concurrentiel. Il semble néanmoins que les dynamiques logistiques et les habitudes de consommation accélérées par la crise soient amenées à s’inscrire dans le temps long. (Le Figaro) – Arthur Wienhold, assistant de recherche

 

LA FIN DES SUPERMARCHÉS ? – Au même titre que le pavillon, le supermarché et sa zone commerciale font partie intégrante de l'imaginaire du périurbain, véritable symbole de l'hypermodernité. Pour autant, un demi-siècle après l’apparition des premières friches industrielles, traverser la France offre aujourd'hui également l’occasion d’un "nouveau traumatisme visuel" : celui des friches commerciales. Désormais, celles-ci ne concernent plus seulement les devantures vides des rues commerçantes des centre-villes. Cette tribune annonce le déclin des grandes surfaces et appelle à articuler la montée du e-commerce aux enjeux logistiques et favoriser l’installation d’une nouvelle économie de proximité. (Libération) – Yamina Saydi

→ Sur le même sujet : notre projet d'étude sur le retour de l'économie en ville.

 

À VOS PÉDALES – L'université de Westminster a récemment publié une étude résumant les avantages des vélos-cargos par rapport à leur alternative "classique", la camionnette. Les vélos permettraient de réduire les émissions de carbone de 90 % par rapport aux camionnettes diesel et de 33 % par rapport aux camionnettes électriques. Et ce n'est pas tout, il semblerait qu'ils soient également plus rapides : dans le centre de Londres, les vélos-cargos enregistraient une vitesse moyenne plus élevée et déposaient dix colis par heure, contre six pour les camionnettes. Les vélos-cargos pourraient ainsi livrer des marchandises 60 % plus rapidement que les camionnettes dans les centres-villes. En plus de diminuer l'occupation d'espace au sol, l'utilisation de vélos électriques pourraient permettre une modification rapide des comportements, comme le préconise le dernier rapport du GIEC. (Possible, Cities Today) – Yamina Saydi

Derniers travaux publiés

 

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