Il ne faut pas croire que je m’éclate à écrire pour mes clients
Voilà, c’est dit.
Je voulais en faire un post LinkedIn, mais je n’ai pas osé. J’ai eu peur de faire fuir de potentiels clients, je dois l’avouer.
Alors, je vous l’ai réservé pour vous, mes fidèles lecteurs. Parce qu'on a une relation particulière. Je vous garde toujours le meilleur, la crème de la crème.
Alors, pourquoi j’aborde ce sujet aujourd’hui ?
Depuis que je me suis lancée en freelance, il y a deux ans, je suis beaucoup de créateurs de contenu, de formateurs et de coachs. La plupart vous expliquent que vous devez trouver votre “client de cœur”, que vous devez travailler dans un secteur qui vous passionne.
Au début, ça m’a posé un premier problème : je n’avais pas de passion. Je n’en ai jamais eu. Je suis très curieuse, je m’intéresse à plein de sujets différents. Je déteste m’enfermer dans une seule thématique et je m’ennuie vite.
Alors, comment choisir un seul secteur ? Impossible.
Puis, avec le temps, ça me pose un second problème, plus grave : on ne vit pas de sa passion.
La malédiction des indépendants
Chercher à tout prix à travailler avec notre “client de cœur” nous mène souvent vers les indépendants et les TPE.
Oui, parce que c’est assez rare qu’on soit passionné par les assurances, les grands noms de la finance ou les start-ups de la tech (c’est possible, mais pour échanger souvent avec des freelances, c’est rarement le cas).
Alors, on choisit souvent de se spécialiser pour les entreprises du bien-être, les artisans qui font du made in France, les psychologues/sociologues/naturopathes et j’en passe.
On cherche à travailler avec les “petits” parce que ce sont des gens passionnés par leur projet, c’est souvent plus sympa, on a une relation humaine.
Le problème ?
Ces gens-là n’ont pas de budget 🫠.
La réalité ?
On a peur de travailler avec des “gros”.
Alors oui, tu vas me dire que si quand même, certains indépendants et TPE ont des budgets.
Évidemment, il y a des exceptions. Mais d’expérience, je peux t’assurer qu’ils n’ont pas les moyens qu’ont les start-ups et les grands groupes.
Un indépendant lâchera peut-être un billet de 2 000 € une fois, mais il ne le fera pas tous les mois. Une start-up oui.
Pendant ma première année, j’ai travaillé avec des indépendants, c’était chouette. Mais depuis que je vise les start-ups, j’ai fait x5 sur mes tarifs (je propose aussi d’autres types de prestation attention, mais ce n’est pas le sujet du jour).
Aller chercher l’argent là où il est
Pour recoller au titre de cet article, la réalité, c’est que parfois, je n’aime pas écrire pour mes clients. Je ne m’éclate pas à écrire des articles pour les autres.
Ce qui m’éclate vraiment, ce sont mes articles à moi. Ces newsletters ou les articles sur mon blog. Vous devez sûrement sentir ma passion et mon authenticité à la lecture, car vraiment, je ne m’impose aucune limite. Je traite le sujet dont j’ai envie, de la façon qui me plaît.
Pour mes clients, en vérité, je fais un peu ce que je veux aussi, car c’est moi qui fais la stratégie. Mais parfois, certains clients souhaitent modifier l’axe d’un article (moi à ce moment-là : 😲). La vérité, c’est que je déteste qu’on retouche mes articles, je le prends toujours personnellement.
Pourtant, ça fait partie du job. Pour éviter ça, j’essaie au maximum de choisir des clients qui sont alignés avec ma vision et avec lesquels je suis alignée. Mais je ne tape pas toujours dans le mile. Let’s be honest.
Bref, revenons à nos moutons.
Ce que je veux te faire comprendre avec cet article, c’est que les formateurs/coachs business sont bien gentils avec leurs grandes théories, mais ce que tu veux, surtout au début, c’est rentrer de l‘argent !
Si tu bosses avec un client dans un secteur que tu aimes bien, tant mieux. Mais c’est un plus, pas un pré-requis.
Donc on arrête de “produire du contenu pour attirer ton client de cœur” et les propositions de valeur du type “J’aide [client de cœur] à [service ultra-ciblé] pour atteindre les étoiles” 😑.
La réalité, c'est que ça n’attire que peu de clients. En fait, ça marche pour les formateurs en ligne, mais quand tu es freelance, ça ne s’applique pas. Comme beaucouuuuup d’autres méthodes marketing.
Cessons de nous voiler la face. Cessons de vendre du rêve à de jeunes freelances qui découvrent le métier.
Au début (et pendant plusieurs années), tu dois prendre des missions qui ne te font pas rêver. Tu dois travailler avec des secteurs qui ne sont pas sexy, mais qui ont les moyens de payer !
That’s life.
Les avantages :
tu gagnes de l’argent (plutôt important celui-là non ?),
tu montes en compétences,
tu gagnes en expérience,
tu gagnes en notoriété.
Gagner de l’argent permet de bosser sur nos projets de cœur, qui, eux, rapportent moins.
Si tu travailles avec 3-4 clients qui ont du budget, tu gagneras un CA honorable (3-4 k€). Ce qui te permettra de dégager du temps pour travailler avec un indépendant par mois par exemple.
Gagner de l’argent permet d’aider gratuitement ou à faible coût qui tu veux ensuite ! Donc le meilleur service que tu peux rendre à nos petits indépendants qu’on adore, c’est de prendre l’argent là où il est !
Coucou le syndrome de l’imposteur
Si tu as compris ça, tu restes peut-être avec une autre objection : “je suis qui pour bosser avec des start-ups/grands groupes ?”
Oui, je comprends. Moi aussi, j’ai eu peur avant d'envoyer mon premier mail à une start-up. Parfois encore aujourd’hui, je me dis que c’est trop haut pour moi.
Pourtant, sache qu’il y a des start-ups qui sont très accessibles. Surtout les early stage (le début), car les cofondateurs sont souvent seuls à la barre et ne peuvent pas tout gérer. Ils n’ont pas toujours l’expertise marketing et donc tu en sais déjà plus qu’eux.
On est tous l’expert de quelqu’un. Le fait que tu aies fait une formation en SEO ou en copywriting + que tu aies déjà rédigé quelques dizaines d’articles te donne déjà plus d’expérience qu’eux.
Et si jamais tu sens que c’est un poil trop avancé pour toi, tu peux toujours faire appel à un ami : demande un coup de main à un freelance plus expérimenté (contre rémunération bien sûr).
La seule façon de progresser, c’est de sortir de ta zone de confort et de prendre des missions plus ambitieuses à chaque fois (je te dis pas non plus d’aller refaire la strat marketing de L'Oréal hein).
En résumé :
Compétences, expérience et notoriété permettent de se vendre plus cher et de sélectionner ses clients.
C’est un cercle vertueux ⇒ tu prends de moins en moins de missions pas sexy pour te concentrer sur tes projets de cœur. Mais ça, c’est une finalité, pas un commencement.
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