Quatorze
ans après la disparition de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana,
les familles de ces deux défenseurs des droits humains assassinés
en 2010 se rendent à Kinshasa afin de commémorer l’anniversaire
de leur disparition le 1er
juin et de plaider pour l’obtention d’un deuxième procès dans
une affaire qui incrimine de hauts gradés militaires.
Paris-Genève-Kinshasa-Kisangani,
le 31 mai 2024.
L’Observatoire pour la protection des défenseurs des droits
humains (partenariat de la Fédération internationale pour les
droits humains - FIDH et de l’Organisation mondiale contre la
torture - OMCT), l’Association africaine des droits de l’Homme
(Asadho), le
Groupe Lotus,
la Ligue
des électeurs
et la Voix des sans-voix (VSV) se joignent à cette initiative pour
appeler à l’ouverture du procès du Général Djadjidja et du
Général Numbi. Ce dernier est considéré comme le commanditaire
principal de l’assassinat de Floribert Chebeya et Fidèle Bazana.
D’autres policiers sont également en attente de jugement.
Le
1er
juin 2024, les familles de Floribert
Chebeya
– ancien directeur exécutif de la VSV et membre de l’Assemblée
générale de l’OMCT- et Fidèle
Bazana -son
chauffeur et membre de la VSV-, qui vivent pour la plupart en exil en
France ou au Canada, participeront à une cérémonie à l’Église
Notre-Dame de Fatima de Kinshasa, en la mémoire des deux défenseurs
des droits humains assassinés le 1er
juin 2010, il y a 14 ans. Un mausolée devrait également être
inauguré à cette occasion.
Le
corps de Floribert Chebeya avait été retrouvé le lendemain de son
assassinat. Celui de Fidèle Bazana n’a jamais été retrouvé bien
qu’il ait été officiellement déclaré mort en mars 2011. Les
parties civiles et leurs avocats, réunis à Kinshasa à l’occasion
de la commémoration, donneront une conférence de presse à l’Église
Fatima à l’issue
de la cérémonie.
Ils demandent à ce qu’une analyse de la composition du sol de la
parcelle du Général Zelwa Katanga alias Djadjidja soit effectuée.
Ils estiment qu’il
est probable
d’y retrouver les restes du corps de Fidèle Bazana, en s’appuyant
sur plusieurs
témoignages obtenus lors du procès
des exécutants
en 2021.
Une
deuxième plainte avait été déposée en octobre 2020 par les
avocats des parties civiles, cette fois contre le Général John
Numbi, le Général Zelwa Katanga alias Djadjidja et les policiers
ayant exécuté les deux défenseurs des droits humains. Le dossier a
été transmis à la Haute cour militaire pour fixation. Celle-ci n’a
toujours pas fixé la date du procès. Un mandat d’arrêt
international a même été lancé par l’Auditorat général de RDC
contre John Numbi, toujours en cavale, et remis à Interpol.
L’Observatoire,
l’Asadho, le Groupe Lotus, la Ligue des électeurs et la Voix des
sans-voix se joignent aux avocats des familles Chebeya et Bazana pour
demander aux autorités congolaises de disjoindre les poursuites
contre les militaires et policiers inculpés dans cette affaire, afin
que ceux qui sont déjà en détention préventive puissent être
jugés en l’absence du Général Numbi sur le territoire congolais.
Un second procès doit être ouvert pour que les familles puissent
poursuivre leur quête de justice et de vérité.
Les
organisations signataires se font également écho de la demande
adressée au Président de la République Félix-Antoine Tshisekedi
en vue d’obtenir la révocation des forces armées du Général
John Numbi. Celui-ci doit pouvoir, s’il est appréhendé, être
poursuivi et comparaître devant les juridictions congolaises
compétentes. En effet, à date, le Général Numbi a quatre étoiles
et aucun magistrat de la Haute cour militaire n’a
un grade supérieur ou égal au sien, et ne peut donc le juger.
Lors
de son arrestation, un lot important d’armes avait été retrouvé
dans le véhicule que conduisait le Colonel Daniel Mukalay. Lors de
son interrogatoire, il indiquera que ces armes lui avaient été
données par le Général John Numbi. Le Colonel Daniel Mukalay a
été condamné en 2015 à 15 ans de prison à l’issue de son
procès devant la Haute cour militaire.
Le
déroulé d’un
procès dans ce dossier est
également une priorité. Le Colonel Daniel Mukalay, détenu depuis
2010, purgeant actuellement sa dernière année de prison pour ce
double assassinat, la tenue d’un
nouveau procès permettrait de poursuivre la procédure de lutte
contre l’impunité de l’ensemble des crimes commis dans cette
affaire.
Accéder
à nos questions-réponses sur l’affaire Chebeya/Bazana sur les
sites de la FIDH
et de l’OMCT
pour plus d’informations sur les faits à l’origine de l’affaire
et le déroulé de la procédure judiciaire.
Contacts
presse :
FIDH :
Raphaël Lopoukhine : +33 6 72 28 42 94 | rlopoukhine@fidh.org ;
Maxime Duriez +33 6 48 05 91 57 | mduriez@fidh.org
OMCT :
Francesca Pezzola : fpe@omct.org
Voix
des sans-voix : Rostin Manketa Nkwahata, Directeur Exécutif,
Tél : +243 995 81 4266 /82 56 79 794, Email :
vsv.ongdh@gmail.com
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