Bonjour les amis,
Je
crois qu’il n’est pas nécessaire que je récapitule la liste des
mauvaises nouvelles qui font de cette époque un moment hautement
anxiogène ! Ce qui nous arrive collectivement est exceptionnel
dans l’histoire, et nous sommes la première génération à vivre
ces bouleversements en direct, informés minute par minute par la
magie de la technologie.
Dans une perspective psychologique, la crise est un moment charnière, une rupture entre ce qui a existé (et qui n’existe plus) et ce qui va exister (et qui n’existe pas encore).
C’est pourquoi nous sommes traversés par des émotions
complexes :
- Les émotions qui sont ancrées dans le passé nous parlent
de ce que nous avons perdu : une certaine abondance et
l’insouciance qui va avec, un consensus social et des idéaux qui
nous paraissaient inamovibles. Ces émotions suivent la courbe du
deuil : choc, déni, tristesse, colère.
- Les émotions liées à l’appréhension d’un avenir
compromis dans un monde dangereux et incertain où nous ne voyons
plus notre place. C’est principalement l’anxiété, le sentiment
persistant d’un danger immédiat, qui peut amener à des réactions
de désespoir, de rage, de replis, mais également de déni.
Ce n’est pas sans conséquence : le niveau d’anxiété
est élevé, particulièrement chez les jeunes qui n’arrivent plus
à se projeter dans un monde à venir qui reste flou et incertain.
Plus généralement pris dans nos incohérences, nous ne savons plus
si nous devons paniquer, danser en attendant la fin du monde, faire
le dos rond ou entrer en croisade.
Il n’y a rien plus inquiétant qu’une promesse de malheur qui
nous laisse dans le flou...
Bien sûr le stress est un excellent mécanisme quand il s’agit
de sauver notre peau ou de passer à l’action immédiatement. Il
devient toxique et paralysant lorsqu’il s’installe de manière
permanente : l’énergie se mobilise sans être utilisée et
cette situation peut mener à l’épuisement de l’organisme ou à
l’apparition de symptômes physiques ou psychologiques comme
l’impossibilité de se détendre, de rêver ou d’entreprendre.
Or nous avons plus que jamais besoin d’être des acteurs
créatifs, de reprendre le pouvoir sur notre destin. Même si cela va
à l’encontre de notre intuition il est essentiel en tant de crise
de se souvenir que nous avons ce pouvoir : malgré ses aspects
effrayants, la crise peut alors être envisagée comme un moment qui
pousse chacun à se positionner, à clarifier ses valeurs et son
engagement.
Quelques pistes pour y parvenir :
- Maîtrisez votre exposition à l’information.
Vérifiez
le temps passé à consulter les écrans, les médias et les réseaux
sociaux, en quantité comme en qualité. Limitez les notifications
de toute sortes pour choisir vous-même les moments où vous êtes
disposé à le faire. Sachez changer de sujet et en particulier
accueillir les informations positives (avancées, découvertes,
témoignages d’humanité).
- Prenez soin de vous physiquement : bien dormir, bien se
nourrir, bien bouger restent les trois piliers d’un cerveau en
bonne forme.
- Choisissez d’aligner votre conscience et vos actes en vous
engageant dans des actions concrètes et adaptées à ce que vous
pouvez donner. Allez rencontrer « en vrai » des
personnes qui partagent la même sensibilité que vous.
- Créez-vous des espaces de légèreté où vous cultiverez
votre humanité à travers la danse, la musique, les arts et toute
forme de créativité qui vous relie aux autres.
Votre bien-être et
votre résilience émotionnelle sont essentiels pour vous, mais aussi
pour vos proches. Si il y a une urgence, elle n’est pas de nous
alarmer encore plus de ce qui est hors de notre contrôle, mais de
nous rappeler que nous sommes vivants, capables, plein de ressources
et de créativité.
|