Une fois que le mot "burn out" a commencé à être posé sur mon état, j'ai encore eu quelques semaine à lutter. Parce que oui un burn out quand tu es salarié, c'est un état reconnu. Tu vas chez le médecin, tu as un arrêt maladie et tout le monde est au courant (tes employeurs, tes proches, ect...) Moi en tant que maman et entrepreneure, ça ne s'est pas passé comme ça. J'ai cru que c'était mon déménagement, le temps de se réadapter, et puis un moment de flop dans les finances. En réalité, c'était à la fois tout ça et à la fois bien plus.
Et comme il n'y avait pas de forme juridique à cet état - dans les faits, oui je n'ai pas travaillé pendant mon burn out, mais je n'avais pas le tampon d'un médecin pour me le valider - je n'ai bénéficié d'aucun support ni compréhension de mon entourage.
Donc d'abord une bonne zone de flou, puis de résistance, puis est venu enfin l'acceptation de mon état. Et là c'est devenu tout doux. Une fois accepté que foutue pour foutue autant ne plus rien projeter et ne plus forcer, un espace d'écoute s'est mis en place avec mon corps : ça, ça te rebute ? Ok on n'y va pas. Ça, ça te fais tu bien ? Alors viens on nourrit cet espace.
C'est comme ça que la création de motif est revenue dans ma vie. Au départ, je n'avais aucunement l'intention d'en faire mon métier. Juste en plein mois de juillet et en plein burn out, c'est le seul espace qui me faisait du bien. Je me posais sur ma tablette, je débranchais mon cerveau et toutes mes injonctions, je suivais les cours de Liz Kohler Brown et je dessinais. C'était bon et doux.
Mes premiers motifs était plutôt mauvais, un peu comme mon état intérieure, un peu brisé. Puis peu à peu une routine intérieure s'est mise en route, j'ai pris l'habitude de créer des motifs chaque semaine. Arrivée au mois de novembre, quelques chose de surprenant s'est produit en moi : je prenais des initiatives dans mon processus, je sentais la Elodie au fond de moi, celle qui avait confiance en elle qui pointait le bout du nez et qui parfois venait teinter un motif de sa couleur.
Il m'a fallu attendre le mois de décembre pour réaliser que je pouvais en faire mon métier.
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