Voici ce que j'ai dit à Laura quand nous avons échangé sur les préparatifs de l'expo.
- "Je reconnais bien là la Business Girl ! Go Ester !"
Et voilà comment je me suis retrouvé à écrire 18 autres textes.
En parallèle, j'ai griffonné une cinquantaine de poèmes (le challenge 300 poèmes est en bonne voie !)
Pourquoi je vous raconte ça ?
Je veux partager 3 enseignements que j'ai appris côtoyant le milieu artistique.
1. Plus tu crées et … plus tu crées !
L'écriture est un sport de l'esprit. Plus vous écrivez et plus vous avez d'idées.
Je suis convaincue que cela vaut pour tous types de création.
Rapidement, vous aurez plus d'idées que de temps pour les réaliser.
Par ailleurs, plus vous écrivez et plus vous gagnez en vitesse d'écriture.
Au début, je mettais un temps fou à écrire un article.
Avec la pratique, ma vitesse d'exécution est devenue incroyable.
C’était un gros avantage quand je vendais des prestations d'écriture.
Plus généralement, la vitesse d'exécution est un avantage quand on veut vivre de ses créations.
On peut tomber dans le piège du perfectionnisme et détruire la rentabilité de son activité.
Créer pour soi ou créer pour le business n'a pas du tout les mêmes enjeux.
Et puis facturer au nombre d’heures passées ça n’a pas de sens.
La création est trop aléatoire pour jouer à ce jeu-là.
Et l'expérience émotionnelle compte plus que tout.
Par contre, la loi des grands nombres s'applique : plus tu crées et plus tu as de chance de vendre!
2. La discipline fait la différence entre l’amateur et le professionnel
Rien ne me motive plus qu'avoir des dates butoires.
Si je ne prends pas d'engagement, je peux facilement procrastiner.
C'est vrai il y a tellement de choses à faire qu'affronter l'austérité de son écran noir pour écrire.
Et puis, aujourd'hui c'est tellement facile de succomber aux sollicitations...
L'autre jour j'échangeais avec Olivier, un scnénariste / peintre / gérant de galerie qui accompagne des artistes depuis 30 ans.
Il m'a dit une phrase qui m'a interpellée:
- " Tu sais l'art c'est du sérieux, c'est pas un truc qu'on fait comme ça pour alléger son existence.
- Tu mérites mieux que tes hésitations, oublie les objectifs et développe une discipline"
Depuis, je travaille ma discipline sans retomber dans mes travers de mini-dictateur.
Et cela vaut aussi dans mes accompagnements. 🙈
J’ai souvent été en mode Pinochet par le passé.
3.Développer un business ce n’est pas juste créer
Quand on a ce naturel de créateur, on peut facilement se laisser porter par sa créativité.
Le souci c'est qu'on accumule des idées et des œuvres qui peuplent nos tiroirs.
Je ne compte pas les articles, nouvelles, poèmes et livres que j'ai écrits sans jamais les diffuser.
Dernièrement un artiste me confiait avoir écrit plus de 10 000 poèmes ces 3 dernières années.
Impressionnant n'est-ce pas ?
Je lui ai demandé : que vas-tu en faire ?
Ce à quoi il a répondu : je ne sais pas trop encore comment donner vie à cette oeuvre.
Le fait de les publier comme ça ne m'excite pas.
Il faut que je trouve un autre véhicule.
Je lui ai répondu : “ne penses-tu pas qu’il faudrait intégrer la diffusion dès la création ? “
Comme vous pouvez vous en douter, il n'était pas du tout d'accord avec ma vision très business oriented.
Et d'un certain point de vue, je le comprends.
On ne contrôle pas toujours ce besoin impérieux de créer. (cf. le magnifique livre Les lettres à un jeune poète)
On ne peut relier les points qu'a posteriori.
Depuis que je m’intéresse à la philosophie bouddhiste, mon côté "control freak" est nettement moins présent.
Toutefois, on ne change pas n’est-ce pas ?
Et si on veut vivre de ses créations, rester en mode freestyle est un pari dangereux.
C'est dangereux car il fait reposer beaucoup trop de responsabilité sur sa créativité.
C'est dangereux car quand on a une entreprise, il vaut mieux avoir une stratégie.
Parce que tôt ou tard la réalité vous rattrape.
Et cette réalité s'appelle Ursaff, clients, loyer, factures ….
Du coup, je persiste et je signe pour vivre de son art, il faut :
penser la diffusion avant la création au moins pour une partie de son activité,
consacrer 60% du temps à la promotion et 40% à la création.
Et la promotion ce n'est pas juste faire des posts et des stories sur les réseaux sociaux.
Ça, c'est la partie visible qui fait rêver !
La partie invisible (nettement moins glamour) est un brin tabou dans le milieu.
Elle porte le nom de psychologie de la vente ou marketing :
- connaître son audience mieux qu'elle ne se connaît elle-même,
- créer des conversations tous les jours,
- sonder régulièrement sa communauté.
- créer pour et avec son audience.
En faisant cela, on sécurise son activité et on gagne en liberté artistique.
Car ne vous y méprenez pas, je pense aussi :
"qu'il ne faut pas systématiquement créer ce que les gens veulent, il faut aussi créer ce que les gens ne savent pas qu'ils veulent"
Mais pour faire cela, on doit être libre de toute pression financière et émotionnelle.
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