Salut, c'est Marion !
Avant-hier, j'ai reçu mon premier refus de la part d'une maison d'édition. À ma grande surprise, ça ne m'a rien fait du tout. Je me suis seulement dit : "ahh, voilà le premier refus. Plus qu'à attendre les autres avant de passer à l'étape suivante." J'ai pris conscience d'à quel point avoir un plan B pour la publication de ce manuscrit, et même un plan C, m'aide à rester (relativement) sereine. Bon, on verra si je le prends toujours comme ça au dixième ou au quinzième refus...
En attendant, je vous transmets l'épisode de ce mois-ci avec un certain décalage, car je l'ai enregistré il y a trois semaines, alors que je venais juste d'envoyer mes quinze premiers manuscrits. Pourquoi ce retard ? Parce que, après les émotions fortes de ces envois (que je vous raconte bien sûr dans le podcast), j'ai pris huit jours de vacances. Je n'ai absolument rien fait et ça m'a fait un bien FOU.
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Dans ce 24e épisode de La Page Sensible, je vous parle aussi d’une autrice soi-disant jeunesse que toutes mes copines adultes aiment (tiens, tiens). Une fille hyper brillante, sympathique, inventive et drôle, j’ai nommé : Clémentine Beauvais.
Et, plus précisément, de son roman Âge tendre, une lecture que j’ai trouvée particulièrement réjouissante. Il raconte l'histoire de Valentin, 14 ans, forcé d'effectuer un an de service civique dans un EHPAD qui fait croire aux pensionnaires qu'ils vivent encore dans les années 60-70.
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Certes, ce roman illustré de bucoliques aquarelles japonaises n'a rien à voir avec l'épisode du jour, mais il est tellement de saison que je n'ai pas pu résister à vous le mentionner. Il s'agit d'Oreiller d'herbe (Kusamakura 草枕 en japonais), écrit en 1906 par Natsume Sôseki, fameux poète et écrivain japonais.
Dans une langue poétique et délicieusement apaisante, il raconte l'histoire d'un jeune peintre qui, pour s'éloigner quelques temps de la ville, rejoint à pied un village thermal suspendu entre mer et montagnes. Enchanté par les nuits printanières et les pêchers en fleurs, il marche, se baigne dans les sources chaudes (onsen) et écrit des haïkus. Un livre idéal à lire au printemps, et qui ne m'a pas exactement aidée à guérir ma nostalgie du Japon...
J'ai notamment pris note d'un extrait de la première page, pour pouvoir le relire quand le doute m'assaillira quant à la pertinence de passer autant de temps et d'énergie à écrire :
"Ainsi, puisque le monde dans lequel nous vivons est difficile à vivre et que nous ne pouvons pas pour autant le quitter, la question est de savoir dans quelle mesure nous pouvons le rendre habitable, ne fût-ce que la brève durée de notre vie éphémère. C'est alors que naît la vocation du poète, la mission du peintre. Quel que soit son art, l'artiste apaise le monde, il est précieux en ce qu'il enrichit le cœur de l'homme. C'est le poème, c'est le tableau qui libère le monde des vicissitudes et rend l'univers digne d'être aimé. C'est la musique, c'est la sculpture."
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Pour moi (et j'imagine pour vous, si vous écoutez La Page Sensible), le monde des livres et des podcasts sont intimement liés. Je vous ai donc déjà recommandé plusieurs fois des épisodes du podcast Assez Parlé, qui interroge des auteurs et autrices sur leur rapport à l'écriture.
Et si je vous parle de l'excellente Clémentine Beauvais aujourd'hui, c'est parce que je l'ai découverte dans ce même podcast ! Une interview aussi pétillante que l'écriture de cette écrivaine farfelue.
L'écouter parler m'a autant donné envie de lire ses livres que de me mettre à écrire mes propres histoires improbables ! Je me suis dit que, si elle pouvait faire passer une réécriture d'Eugène Oneguine pour ados en vers libres, je m'en sortais pas trop mal avec mon musée du thé dans un village gardois.
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Vu le pitch d'Âge tendre, je ne pouvais PAS ne pas vous parler d'un de mes films préférés, qui a constitué ma propre introduction aux années 60-70 alors que j'étais jeune ado : Podium, de Yann Moix, sorti en 2004.
Dans le rôle principal, un Benoît Poelvoorde au sommet de son art pour incarner Bernard Frédéric, un ancien sosie de Claude François vieillissant, tyrannique et néanmoins attachant, qui pique sa crise de la quarantaine en décidant de relancer une tournée de concerts.
En excellents seconds rôles, un hilarant Jean-Paul Rouve en sosie officiel de Michel Polnareff, et une touchante Julie Depardieu en épouse méga-saoulée du protagoniste, allergique à Cloclo et grande fan de Julien Clerc.
C'est un des films qu'on le plus regardés avec mon frère et ma soeur, et qui avait même motivé l'achat d'un DVD de chansons de Cloclo en karaoké. Un épisode de ma jeunesse qui explique que, aujourd'hui encore, je connaisse sur le bout des doigts Chanson populaire. Ça s'en va et ça revient...
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Les petits mots de la communauté |
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Les anecdotes de "La Page Sensible" |
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- Avant toute chose, je tiens à remercier du fond du cœur tous ceux et celles d'entre vous qui ont pris le temps de me faire des retours sur le premier chapitre que j'ai lu dans le dernier épisode du podcast. Votre enthousiasme m'a beaucoup touchée, m'a aidée à surmonter le trac au moment d'envoyer le manuscrit et, j'en suis certaine, a contribué à ce que je prenne aussi bien mon premier refus. Merci, merci, merci.
- Je vous disais au début de ce mail que j'ai pris des vacances en avril et, pour mieux me reposer, j'ai essayé de m'éloigner au maximum des écrans. Résultat, j'ai passé beaucoup de temps à écouter des livres audio et, comme souvent dans ces cas-là, je me suis tournée vers des classiques en anglais. Allez savoir pourquoi, rien ne me berce plus qu'un accent britannique bien conservateur ! J'ai dû être gouvernante anglaise dans une vie antérieure.
Je me suis particulièrement régalée avec un Agatha Christie que je ne connaissais pas du tout, At Bertram’s Hotel. Il s'agit pourtant d'un roman de la série Miss Marple, que j'adore, lu par l'excellente comédienne Rosemary Leach. Super cosy, très surprenant comme toujours, un régal truffé de scones, de "proper English muffins" et de mamies anglaises plus ou moins médisantes. Loooooved it. J'ai aussi apprécié cette lecture libre de droit de Persuasion, un roman de Jane Austen qui se déroule en partie à Bath. En attendant mon petit pèlerinage littéraire dans cette ville anglaise cet été, je me prépare à ma façon ;) Petite précision cependant : la narratrice lisait un peu trop vite à mon goût, et j'ai donc réglé la vitesse de lecture sur x0,9.
- En revanche, j'ai été un poil déçue par l'adaptation filmée de Persuasion sur Netflix : les tentatives d'humour, clairement inspirées de la géniale série Fleabag, ne m'ont pas tout-à-fait convaincue. De plus, j'ai trouvé que le scénario ne respectait pas vraiment la personnalité des protagonistes du roman. En revanche, cinq étoiles pour les costumes, décors et paysages : pour l’œil, ça reste un très joli film à regarder.
- Au cours du mois écoulé, j'ai aussi traîné mes basques au Printemps du Livre de Grenoble, le festival littéraire des bibliothèques grenobloises. Merci à Éléonore du podcast La Croqueuse de Livres, qui m'a motivée à braver la pluie et à dépasser ma timidité pour parler aux autrices et auteurs présents. Nous avons plus longuement papoté avec la très sympathique Marine Veith, qui nous a appris que seules les mouettes défèquent en volant (figurez-vous).
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On se retrouve dans un mois pour de nouvelles aventures ! À bientôt et, d'ici-là, je vous souhaite de belles lectures.
Marion
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