Je voulais vous écrire.
C’est que j’écris en permanence. Le jour, la nuit parfois. Ce qui vient, me traverse. Je n’écris pas tout, mais parfois cela passe par là pour décanter.
Parfois c’est calme. Parfois fébrile ou nerveux. ça me fait toujours du bien.
Je ne me relis jamais. Je trie dans ma tête, avant. Presque sans y penser. C’est comme des mots donnés au vent. Parce qu’il les demande.
Là, je me relirai car je vous écris à vous.
Il n’y a pas très longtemps c’est l’écriture qui m’a relancée dans l’envie.
Avant je ressassais. Et puis j’ai relu les textes d’une amie qui un jour s’est autoproclamée Poète. Pauline Lemée.
J’avais trouvé ça beau et d’un culot incroyable. D’une maturité aussi. Elle savait où elle voulait aller. Sans savoit où cela la mènerait. Elle s’en foutait.
Elle écrivait ses tripes et elle jouait.
Les deux ensemble.
Moi cela faisait longtemps qu’au fond je n’avais rien fait. Rien qui compte. L’envie n’était plus là.
C’était triste mais irrémédiable.
Mais en la lisant j’ai eu envie d’écrire différemment. Plus pour m’auto-analyser sans cesse, comprendre ce que j’aurais pu faire mieux, pourquoi je fonctionnais de telle manière où j’avais eu telle ou telle réaction, ce qui aurait pu être différent et pourquoi et si et pourquoi et si et pourquoi.
Pour essayer de créer des sons qui me plaisent.
Par jeu et pour occuper mon monstre d’insomnie. J’ai commencé la nuit. Chez mes parents, où je ne trouvais plus d’abri. Il y avait beaucoup de vent.
C’était en février 2020. Il y a deux ans et j’ai l’impression que cela fait 10. Il y a deux ans que j’écris vraiment. J’ai inondé mon téléphone boulotté des cahiers entiers. C’est qu’il y en a des choses.
Petit a petit, ça m’a consolidée.
Plus que par le visuel, je me suis mise à écrire comme je bois (de l ’eau). Sans y penser, sans me juger aussi, juste essayer de sentir si c’ était juste pour moi et moi seule sans imaginer un jugement extérieur. Ce qui compte vraiment c’est cela. Mon amie poète me l’avait fait sentir. Moi j’étais si cloisonnée par cela ; le regard des autres.
Maintenant je n’y pense plus. Parfois Alex mon amour rit en me voyant écrire, sur mon téléphone dans le lit, parce qu’il y a quelque chose qui a besoin de se voir écrit. Il ne me demande jamais de lire.
Cela irrigue tout.
C’est l’abri.
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