Suite
à l’accession à un second mandat du président Félix Tshisekedi
fin décembre 2023 et malgré les promesses faites depuis le début
de sa présidence en 2019, la situation des défenseur·es des droits
humains et de la société civile en RDC ne cesse de se dégrader. Le
rapport que l’Observatoire (FIDH-OMCT), avec plusieurs
organisations congolaises, publie aujourd’hui, dresse un état des
lieux édifiant de la situation. Il recommande aussi plusieurs
solutions qui permettraient à la RDC de sortir enfin de l’ornière.
L’espace civique doit s’ouvrir, la protection de l’ensemble
des acteur·ices de la société civile doit être garantie.
Paris-Genève-Kinshasa,
le 27 août 2024 –
Répression de manifestations pacifiques, arrestations de
défenseur·es des droits humains, annonce de la levée du moratoire
sur la peine de mort, persistance du conflit à l’Est… Le début
de l’année 2024, qui marque le début du second mandat du
président Félix Tshisekedi, est empreint d’une multitude
d’atteintes significatives aux droits humains et aux libertés
fondamentales, dont le rapport publié aujourd’hui par
l’Observatoire (FIDH-OMCT), le Groupe Lotus, la Ligue des
électeurs, l’Association africaine des droits de l’Homme
(ASADHO) et l’Alliance pour l’universalité des droits
fondamentaux (AUDF) fait notamment état. En effet, le rapport
démontre que, dans la continuité des régimes précédents, les
autorités congolaises mais aussi les acteurs non étatiques
continuent à cibler les défenseur·es des droits humains, y compris
celles et ceux qui défendent l’environnement et les droits des
femmes et des personnes LGBTQIA+, les activistes des mouvements
citoyens, les journalistes ou les avocat·es dans le but de réduire
au silence toute voix discordante.
« La
répression des défenseur·es
des droits humains n’est
en aucun cas une réponse appropriée à la dégradation manifeste du
contexte général en RDC,»
souligne
Alice Mogwe, Présidente de la FIDH.
« Ce
n’est qu’en garantissant les libertés fondamentales et
l’ouverture
de l’espace civique que
la RDC répondra aux nombreux défis qui empêchent sa population de
vivre en sécurité et de s’épanouir.
Il est plus que temps que le Président Félix Tshisikedi le
comprenne enfin.»
La
rapport dresse le constat que, bien que certains efforts aient été
faits, notamment avec l’adoption d’une loi sur la protection des
défenseur·es en 2023, le cadre juridique et institutionnel et le
système judiciaire congolais restent fragiles, favorisent un climat
d’impunité généralisée pour les crimes graves commis contre les
défenseur·es des droits humain, et ne permettent d’assurer
leur
protection effective. Au contraire, un large éventail d’outils est
utilisé par les autorités congolaises pour intimider et attaquer
les défenseur·es, à l’instar de certaines dispositions du Code
pénal et du Code du numérique, ou encore la levée du moratoire sur
la peine de mort, qui fait peser une menace supplémentaire sur les
défenseur·es.
« Les
conclusions de ce rapport sont sans appel : les autorités
congolaises doivent respecter leurs engagements. Elles ont des
obligations régionales et internationales en matière de droits
humains et de protection des défenseur·es »
a ajouté Gerald
Staberock, Secrétaire Général de l’OMCT.
Lire le rapport complet en français et en anglais sur le site de la FIDH, en français et en anglais sur le site de l’OMCT.
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