J'ai longtemps pensé que si je refusais de faire une chose, c'était comme exiger quelque chose de l’autre personne. Aujourd'hui, je considère qu'il s'agit de me créer une limite pour moi-même.
Qu'est-ce qu'une limite ?
Une limite, c'est lorsque nous disons «non» en fonction de ce que nous sommes prêts à faire ou pas (idéalement, en fonction de la conscience de nos besoins).
Je me souviens, il y a quelques années, d'une conversation avec ma partenaire qui commençait à devenir animée. À un moment donné, je me suis dit que je voulais un peu d'espace pour me recentrer, sinon la «discussion» allait se transformer en «conflit»
Alors j'ai dit : «Tu sais, Barb, là, j'ai besoin de faire une pause». Ce à quoi elle a répondu : «C'est une exigence! A cause de toi, maintenant je ne peux pas parler de ça.» Je suis resté perplexe pendant une ou deux secondes, à me poser des questions. Étais-je en train d'exiger quelque chose d’elle ? C’est alors que je me suis rendu compte : je fixais une limite pour moi.
La différence était que je ne disais pas ce que Barb pouvait ou ne pouvait pas faire. Je ne m'occupais que de mes propres actions. Cette notion a commencé à démêler en moi une idée que j'avais portée pendant presque toute ma vie : l'idée que j'étais responsable de faire quelque chose que je ne voulais vraiment pas faire, simplement parce que quelqu'un d'autre voulait que je le fasse.
Alors, avec un nouveau sentiment de confiance en moi et de compréhension, j'ai répondu : «Si tu veux en parler, vas-y. Moi je vais faire un tour.»
Mon point de vue était clair. J'allais être responsable de moi-même - et seulement de moi-même. Et si je devais faire quelque chose avec ou pour quelqu'un, je voulais vraiment que ce soit parce que j'en avais «envie», et pas parce que je «devais».
Ce moment s'est avéré un point de repère essentiel pour moi, dans l’intégration de la compassion dans ma vie. J'ai réalisé qu'en prenant soin de moi de cette manière, j'étais plus à même d'être la personne que je «voulais» être, plutôt que celle que je pensais «devoir» être. Lorsque je faisais des choses par «devoir» je ressentais presque toujours du ressentiment et de la douleur - et mon cœur n'y était pas du tout. Il se produisait une déconnexion.
Maintenant, j'ai appris à faire les choses parce que j'en ai «envie». Cela m'aide à maintenir et à agir sur ma connexion à moi-même et me permet d'être davantage capable de compassion, envers moi-même comme envers les autres.
J'ai aussi étendu cette façon de vivre à la manière dont j'accepte le soutien des autres. Il est devenu clair pour moi que je ne veux pas non plus que les autres fassent des choses qu'ils ne veulent pas faire. Le fait de créer et d'accepter des limites, continue de changer la qualité de ma vie. Parallèlement aux demandes, les limites me permettent de vivre dans un «monde volontaire», où les gens (y compris moi) font ce qu'ils font avec leur cœur.
Qu'est-ce qu'une exigence?
Une exigence, c'est quand on veut que quelqu'un fasse quelque chose, sans avoir conscience de ses besoins ou sans en tenir compte. Contrairement aux demandes et aux limites, les exigences ne prennent pas en compte à égalité le besoin de choix des autres .
Comme nous en avons discuté il y a quelques semaines, je veux vraiment être capable d'entendre «non», si je veux rester en relation et respecter les besoins des autres. De même, je veux pouvoir dire «non» pour avoir le choix et m'exprimer. Encore une fois, si je dis «oui» alors que mon cœur me dit «non», je finirai par avoir du ressentiment et me déconnecter.
J'ai donc appris à créer et à respecter des limites - non seulement pour moi, mais aussi pour le monde - afin de créer un monde où les gens agissent selon leur cœur.
Comment dire «non» avec compassion ?
Depuis mon premier «ahah», le moment de découverte avec Barb, j'ai appris à dire «non» de manière à augmenter les chances d'un «non» plus connecté (cela reste sans garantie) .
A présent, dans une situation similaire, j'ai plus tendance à dire quelque chose comme : «Je remarque que je me sens vraiment frustré et agité, et je ne peux pas imaginer que je vais te parler d'une manière qui nous plaira à l'un ou l'autre. Je vais aller faire un tour et me ressaisir pour que nous puissions vraiment nous connecter plus tard.»
Remarquez que dans la citation ci-dessus, je n'ai pas demandé. J'ai affirmé et expliqué. Si je demande, je peux m'attendre à faire exactement ce que je ne veux pas. Si j'explique affirmativement, alors une limite claire, mais aimante, est établie.
La suite dans les prochaines semaines du cours de compassion
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