La troisième guerre mondiale a commencé
"L'administration Trump a peur et veut casser la spectaculaire montée en puissance chinoise dans l'intelligence artificielle (IA), les microprocesseurs et la 5G. En pleine guerre commerciale, Huawei a été placée sur la liste de sociétés chinoises auxquelles il est interdit de vendre des technologies. (...) Obéissant, Google a décidé qu'Android n'équiperait plus les appareils de Huawei.
Les États-Unis paniquent ! Aucune hiérarchie n'est éternelle : en 1980, le Maroc était cinq fois plus riche que la Chine. Mais l'impérialisme technologique chinois est saisissant. Le président chinois, Xi Jinping, affirme que son pays deviendra la première puissance technologique et militaire grâce à l'IA : La Silicon Valley n'a guère plus de 5 ans d'avance.
Après des conflits sanglants, on découvrit, à partir de 1947, la guerre froide, faite de bluffs nucléaires. Le XXIe siècle est en train de créer un troisième type de guerre, qui se joue en silence, à travers les câbles intercontinentaux de fibre optique, dont beaucoup appartiennent au GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft). (...)
Face à la vision à long terme de cette dictature technologique (chinoise), ou "technotature", nos apparatchiks politiques sont dramatiquement décalés. (...) Eric Schmidt, ancien patron de Google, sonne le tocsin : "D'ici à 2020, ils nous auront rattrapés ; d'ici à 2025, ils seront meilleurs ; et en 2030, ils domineront l'industrie de l'I.A.". (...)
La guerre technologique produira donc une démondialisation avec une séparation de l'économie mondiale en deux blocs. Logiquement, le commerce des data et technologies sera réduit et le "splinternet" divisera bientôt le cybermonde en deux Internets : l'un chinois, l'autre dirigé par les Etats-Unis. C'est l'équivalent, au XXie siècle, du rideau de fer soviétique. (...) (L'Europe n'est pas invitée) à la table des négociations, c'est nous qui sommes au menu."
Le chirurgien et business angel Laurent Alexandre, dans L'Express (€)
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