Newsletter de La Fabrique de la Cité #79

#79 - 12 mai 2021

Sommes-nous en train de construire des villes inaccessibles ?

Près de 400 000 personnes décèdent prématurément chaque année en raison des concentrations excessives de polluants atmosphériques dans la région européenne de l’OMS. En 2013, la Commission européenne estimait le coût des incidences de la pollution sur la santé entre 330 et 940 milliards d’euros par an. Si la pollution atmosphérique a des sources variées, les activités humaines (industrie, agriculture, chauffage, transport…) demeurent les principales responsables de ces émissions.

Pour s’attaquer à la pollution atmosphérique, de nombreuses collectivités ont choisi d’appliquer des mesures de contrôle et de restriction des mobilités routières. Les Zones à Faibles Émissions (ZFE) sont l'un de ces outils, déployés par les métropoles européennes dès les années 1990, à une époque où l'Union européenne enjoint les États à adopter des mesures concrètes contre la pollution. En France, ces ZFE sont consacrées par la loi d'orientation des mobilités (LOM) de 2019. On en compte une quinzaine sur le territoire national.

Si la restriction de la circulation des véhicules les plus polluants paraît être une mesure efficace pour réduire les émissions d’oxydes d’azote et de particules fines, elle crée de nouvelles contraintes qui pèsent sur la mobilité des urbains. Ces contraintes peuvent se révéler lourdes de conséquences pour les habitants et les entreprises ne disposant pas d’alternative au véhicule motorisé et ne pouvant acquérir un moyen de transport moins polluant. À cet égard, la mise en place d’une ZFE peut être vécue comme une mesure renforçant les inégalités sociales, économiques et territoriales.

Dans quelle mesure les restrictions de circulation constituent-elles un risque pour l’accessibilité des villes ? Comment les ZFE affectent-elles le déplacement des biens et des personnes en ville ? Comment concilier l’impérative amélioration de la qualité de l’air et la réduction des inégalités sociales et territoriales ?

La nouvelle note publiée par La Fabrique de la Cité et la présentation de ses conclusions par Camille Combe, chargé de mission, examinent les moyens de concilier lutte contre la pollution automobile et réduction des inégalités.

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LA BATAILLE DES ANCIENS ET DES MODERNES DOIT-ELLE NÉCESSAIREMENT AVOIR LIEU ?  Les projets de l’architecte chinois Wang Shu démontrent le contraire. Nouvelles constructions qui réutilisent les matériaux des maisons détruites, rénovation et modernisation du bâti ancien, prise en compte de l’existant et de l’importance du lien avec la nature dans la culture chinoise… Véritables ponts entre passé et futur, ces projets parviennent à constituer le patrimoine de demain en créant des espaces de vie qui répondent aux attentes sociales et aux défis contemporains, dont celui de la durabilité et du réemploi, avec une ligne de conduite « adapter ses mesures aux conditions locales ». – Chloë Voisin-Bormuth, directrice de la recherche et des études

 

VACANCE VACANCE – Depuis le début de la crise sanitaire, la vacance immobilière – c’est-à-dire l’inoccupation de bâtiments par cessation d’activité – n’a cessé d’augmenter, et ce même pour l’immobilier de bureaux. Dans le quartier d’affaires de la Défense (Hauts-de-Seine), la disponibilité est ainsi passée de 4,8 % à 7,4 % en moins d’un an. Renouvellement urbain, urbanisme transitoire… des solutions existent mais elles nécessitent à la fois une meilleure connaissance et mesure de l’immobilier vacant mais aussi de nouvelles formes d’intermédiation immobilière. – Yamina Saydi, chargée de communication

 

SOBRIÉTÉ – Les gains d’efficacité permis par les innovations technologiques ne suffiront pas à assurer la transition vers une économie et une ville bas-carbone, notamment en raison de l’effet rebond. Il faut fonder une économie de la sobriété, affirme Pierre Veltz : ce concept de sobriété qui souffre d’autant de définitions que de commentateurs ne soutiendra une mutation efficace que s’il est compris et suscite une large adhésion. Pour cela, il faut sortir de l’approche punitive, restrictive et sectorielle pour promouvoir un projet dont les piliers seraient le droit à la mobilité, au logement et à la santé et une approche transversale, seul à même de fonder un nouveau récit centré sur la qualité de vie pour tous. – Chloë Voisin-Bormuth

 

CINQUANTE NUANCES DE VERT – L'Europe a perdu la bataille des normes comptables au début des années 2000. Une bataille équivalente se joue aujourd'hui autour des normes environnementales, sociales et de gouvernance. Pourra-t-elle la gagner ? La réponse de Cécile Maisonneuve, présidente de La Fabrique de la Cité, dans sa nouvelle tribune pour L'Express.  – Yamina Saydi

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