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n siècle après la Grande Guerre, un combat d’un tout autre ordre s’annonce ! C’est avec toute l’étiquette qui s’impose que je l’affirme : suite à des décennies sous le joug de l’épilation obligatoire, douloureuse et coûteuse, le moment de la libération des tifs a sonné ! Ce salut vient des évènements récents où tant de femmes ont jeté aux oubliettes leur instruments de torture. Ces nouvelles Vénus militent pour le retour du triangle de l’avant-guerre du poil, inférant que si les tendances passent, les épilations définitives restent. Une bataille pleine de noblesse, mais pas gagnée d’avance... On peut d’ores et déjà sentir arriver la chicane telle un clivage générationnel entre les plus jeunes, engagées à la Greta contre le glabre qu’on leur vend et leurs aînées qui ne se sentent pas d’assumer au grand jour ces nouveaux frisottis. Pourtant chacune, à l’approche de l’été, après ces mois de liberté retrouvée, se demande à quelle sauce elle va être défigurée (dé”figues”urées ?! ) de l’institut Au-Poil. Et si nous voulons gagner cette bataille du répit, mes sœurs, il va falloir émorfiler nos arguments pour faire changer les diktats.
D'abord, ceux des instituts, qui nous proposent l’épilation comme on choisirait notre prochaine destination de voyage le “ticket de métro” ou le “brésilien”, pour le même prix tu as le droit à “l’intégral”, mention super touffue s’abstenir ! Refuser cette aventure avec un simple “Je voudrais juste une nouvelle coupe et que vous retiriez ce qui dépasserait.” et vous assisterez médusée à la réaction consternée de Mme Fouf “pas de billet pour cette destination” ! Le comble est de se retrouver "à poil", mots aujourd’hui aux antipodes de ce qu’ils sont censés vouloir dire.
Le second accroc à ce renouveau de la pilosité Belle Époque : les hommes, il paraîtrait que ceux du XXIe siècle, sont différents des siècles passés, ils (ici, le conditionnel s’impose) verraient, pour la plupart, les kiwis à fourrure de mauvais oeil et leur préfèreraient les abricots... Ceux là même flirtant avec la mode hipster qui nous irritent (au sens propre) de leurs barbes broussailleuses, ne peuvent-ils pas supporter nos épilations de 3 semaines ? Alors certes, l’adversité s’annonce hirsute mais, si nous, citoyennes nous mobilisons, seulement pour que chacune fasse comme ça lui pousse, l’issue sera libératrice.
Quand 1914 était l’année du poilu, ensemble, nous ferons de 2020 celle de la poilue qui l'aura voulu. Bref, lâchons nous la grappe les unes, les autres, chacun son corps, chacun son choix, qu'on préfère les abricots comme les kiwis !
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