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N°12

(du 19 mars au 01er avril 2021)

 

Chères lectrices et chers lecteurs ! Comme il nous faut encore patienter avant que le rideau se lève... voici une nouvelle gazette réalisée avec soins par nos équipes, l'occasion de vous chouchouter une fois encore !
Ainsi vous trouverez des jeux, des liens vers de chouettes concerts en ligne, des documentaires... Vous pourrez également faire plus ample connaissance, le temps d'un café, avec la talentueuse Marie-Laure Garnier, fraîchement récompensée aux Victoires de la Musique Classique. Alors, elle est pas chouette la gazette ? ...

 

   SOMMAIRE

      


             METIER D'OPERA  avec Pierre Thirion-Vallet, metteur en scène
             PAUSE CAFE
avec Marie-Laure Garnier, Révélation Lyrique 2021
             L'ACTU de CAO Expo "Libre !" dans les médiathèques
             NOTRE SELECTION d'évasions musicales           
             LE COIN
des petits (et des plus grands
)
            

            

            

            

METIER D'OPERA Metteur en scène

Pierre Thirion-Vallet

Comment devient-on metteur en scène ? Je ne pense pas qu’on « devienne » metteur en scène, tout comme on ne devient pas « chanteur » ou « sportif de haut niveau » ! On l’est sans le savoir et à la faveur d’une opportunité, on se lance, on travaille, on évolue et on se bonifie au cours des ans en se frottant – du moins dans le monde de l’opéra – à différentes œuvres, différents styles, différents compositeurs et librettistes.

Quelle a été votre toute 1ere mise en scène ? J’ai démarré à Clermont-Ferrand à la fin des années 90 avec un opéra de jeunesse de Rossini : L’Inganno felice. Cela couronnait une année Rossini que j’avais mise en place au nom du Centre lyrique qui ne programmait pas encore une saison lyrique mais avait quelques ambitions… Arie van Beek dirigeait l’Orchestre d’Auvergne et nous avons joué à la Maison de la Culture. J’ai découvert le plaisir de mettre en scène mes « collègues » et de passer de l’autre côté de la scène, du côté du public.

Comment naît une mise en scène ? Pour moi, c’est une question de désir. L’envie de plonger dans une œuvre, d’abord un texte et ensuite une musique. Je ne pourrai pas mettre en scène n’importe quel opéra car la gestation et la réalisation prennent souvent plusieurs mois voire des années et parfois envahissent votre esprit. Mais quel plaisir de vivre avec ces chefs d’œuvre ! Vivre avec Mozart, Verdi ou Offenbach, manger avec eux, dormir avec leurs musiques, se réveiller avec leur énergie si électrisante ! Evidemment, il y a la proposition qui arrive de mettre en scène tel ou tel opéra ou bien la programmation par moi-même, ce qui est un luxe. Je peux ainsi aller vers des partitions qui sont des monuments pour moi et pour le public aussi. Je pense à Traviata, Rigoletto, Les Noces de Figaro, Don Giovanni, etc…

 

Où puise-t-on l'inspiration ? Dans la vie ! Surtout ne pas vouloir copier telle ou telle réussite scénique. Je me mets d’abord au bureau et lis la pièce et tout ce qui a trait à cet opéra. Il n’est pas inutile par exemple de connaître un peu l’histoire du 18ème siècle, les grands esprits de l’époque, etc… si on veut mettre en scène les Noces de Figaro ! Ensuite, je laisse les choses se décanter. Je parle beaucoup avec les artistes qui m’entourent et qui portent avec moi toutes mes mises en scène depuis tant d’années : Amaury du Closel, chef d’orchestre et frère de coeur dans ce métier, Véronique Henriot, créatrice des costumes si inventive, Frank Aracil, décorateur d’une grande finesse, Véronique Marsy et Catherine Reverseau créatrices des lumières qui « habillent » avec tant de goût nos productions… Bref, une mise en scène est aussi un travail de groupe. Bien entendu, j’apporte mes idées, mes envies : ce que véhicule l’opéra et que je souhaite mettre en avant. Il ne faut pas trop vouloir démontrer mais plutôt mettre en avant une ou deux idées fortes. Pour cela, mon équipe est très soudée et sait exactement ce qui me plaît et me déplaît !

 

Avec qui travaille le plus le metteur en scène ? Avec le compositeur et le librettiste ! Ce n’est pas une boutade. Un metteur en scène doit avant tout lire le texte et la musique pour comprendre ce que les créateurs ont voulu dire et comment ils ont fait passer leur message. Ensuite, on travaille avec l’équipe dont je vous ai parlé – beaucoup avec la costumière et le décorateur évidemment. Cependant, il ne faut pas tout mettre sur leur dos : le metteur en scène doit prendre ses responsabilités en solitaire et les assumer. C’est parfois stressant car il y a l’idée et sa réalisation qui peut décevoir. Il ne faut pas hésiter du coup à changer, à expérimenter. On travaille avec de l’humain donc attention : fragile !

Lucia di Lammermoor (répétitions 2021)- L'Italienne à Alger (2020)
Madame Butterfly (2019)

Ce qui vous plaît le plus dans ce métier ? Vivre avec des chefs-d’œuvre qui vous élèvent et exigent le meilleur de vous-même et de ceux avec qui vous travaillez. C’est pourquoi, je rends hommage à mon équipe vraiment formidable et qui fait preuve sur chaque projet d’une conscience professionnelle hors pair en plus d’un sens artistique absolument extraordinaire.



Les étapes ou missions les plus délicates ?
Peut-être les premières répétitions avec orchestre quand l’opéra est répété dans le décor mais que les chanteurs se préoccupent – du moins certains – plus de la musique que de leurs personnages et de la mise en scène. C’est un moment déprimant pour le metteur en scène mais je sais que cela est naturel et je prends désormais cela avec philosophie car j’ai confiance en leur talent et leur possibilité de réagir vite !

Selon vous, qu'est-ce qu'une mise en scène réussie ? Ah ! Définir la réussite… Question difficile. Peut-être quand le public est heureux à l’issue du spectacle ainsi que les artistes car la représentation de l’œuvre même parfois éloignée de la tradition les a convaincus et transportés. Je garderai toujours en mémoire la première Traviata produite avec Amaury du Closel et qui a fait chavirer le public du Théâtre d’Abbeville qui n’a pas applaudi pendant la représentation mais nous a gratifié d’une standing ovation pendant plus de 20 minutes, obligeant les artistes à bisser une partie de l’acte 1. On avait réussi à les émouvoir au point qu’ils ne voulaient plus nous laisser partir. Il faut dire que Traviata est le chef-d’oeuvre absolu de Verdi !

Vos plus grands rêves ? Mettre en scène Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach, œuvre qui m’est chère car j’ai participé à une belle production il y a trente ans à l’Opéra Bastille aux côtés de José Van Dam, Francesco Araiza, Natalie Dessay… Une expérience qui marque une vie.

Quels sont vos mises en scène "modèles" ou vos metteurs en scène favoris et pourquoi ? Evidémment je suis très admiratif de Lucchino Visconti mais connais plus ses films que ses mises en scène d’opéra dont j’ai pu seulement admirer des clichés. J’ai pu partager des sensations avec Bernard Plantey mon professeur de chant qui se produisait à la Scala de Milan en 1955 et avait pu voir cette fameuse Traviata avec Giulini et Callas. Il en avait encore des larmes dans la voix 40 ans plus tard. Janine Reiss m’a aussi parlé de Tosca avec Callas au Covent Garden de Londres dans la mise en scène de Franco Zeffirelli, de toute beauté. Strehler, Ponnelle, Carsen… il y a tant de génies de la mise en scène ! J’aime chez eux leur hauteur de vue, le respect des opéras mais également leur originalité. En fait, chacun tire la beauté de ces œuvres parfois si noires et réussissent à nous émouvoir .


Quelle évolution pour ce métier ? L’opéra aura toujours besoin d’un metteur en scène en étroite collaboration avec le directeur musical, comme le cinéma ou le théâtre a besoin d’un réalisateur. Offrir une vision en respectant les œuvres, les textes et la musique. Je suis confiant car on forme beaucoup de chanteurs et sans doute parmi eux se trouvent les prochains génies de la mise en scène qui de saison en saison nous feront vibrer ! Car je reste convaincu qu’un metteur en scène d’opéra qui ne « chante » pas avec les artistes qu’il dirige, ne peut pas vraiment sentir l’œuvre intimement.

PAUSE CAFE avec Marie-Laure Garnier

Aujourd'hui nous avons rendez-vous avec Marie-Laure Garnier, qui vient tout juste d'être distinguée aux Victoires de la Musique Classique comme "Révélation lyrique de l'année". Un nuage de lait avec votre café ?

L'ACTU CAO

EXPO "LIBRES !"

Après avoir été inaugurée en octobre dernier à l'opéra théâtre, une partie de l'expo "Libre !" sillonne le territoire et trouve refuge dans les médiathèques de la métropole. Actuellement et jusqu'au 15 avril, rendez-vous à Blanzat.


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EVASIONS MUSICALES

LYRIQUE / COVID

CHANTER POUR RETROUVER SON SOUFFLE
(3.10 min)
Grâce au chant lyrique, les victimes d’un "Covid long" apprennent en Angleterre à retrouver une respiration normale. https://www.facebook.com/watch/?v=234182715070876

 

 

STREAMINGS

CONCERT EN LIGNE GRATUIT
Forts d’une longue amitié, le Quatuor Debussy et Franck Tortiller s’associent dans un tout nouveau programme hommage à la musique française, et plus particulièrement à Maurice Ravel.
Lundi 29 mars - 19h.
https://quatuordebussy.com/concert-gratuit-en-ligne-avec-franck-tortiller/

 

DOCU "UN OPERA POUR UN EMPIRE"
(90 min)

Documentaire sur la construction de l'Opéra Garnier.
A découvrir jusqu'au 30 mars 21 sur Arte TV.
https://www.arte.tv/fr/videos/089053-000-A/un-opera-pour-un-empire/

LE COIN DES PETITS (ET DES PLUS GRANDS)

POUR PETITES ET GRANDES OREILLES !

POP UP OPERA
(6.40 min)

Sais-tu comment est crée un opéra ? quelles sont les étapes depuis la rencontre avec les artistes jusqu'à la Première devant le public ? les réponses avec "Pop Up Opéra".
https://www.youtube.com/watch?v=RQf_Rj8G6xw&t=5s

 

CULTURE SCIENTIFIQUE
(2 min)

As-tu une voix aigüe ou grave ? Et pourquoi ?...

https://www.youtube.com/watch?time_continue=2&v=jc8xcRgO92I&feature=emb_logo

A CHAQUE INSTRUMENT, SA FAMILLE !

Zoé et Louis ont beaucoup d'instruments chez eux. Leurs parents sont de grands cheffe et chef d'orchestre, qui jouent aussi de nombreux instruments, mais ce ne sont pas des experts en rangement ! Rends leur service, aide les à ranger ces 17 instruments en 3 familles : les vents, les cordes et les percussions. Merci !
(Si tu finis rapidement, alors tente de trouver le nom de tous ces instruments).
Réponses en fin de gazette.

RENDEZ-VOUS DANS 15 JOURS !

Pour la prochaine gazette, il faudra patienter jusqu'au vendredi 01er avril  !

N'hésitez pas à vous abonner si c'est pas déjà fait, ou à faire abonner vos amis, c'est très simple il suffit de communiquer un mail pour les recevoir (à contact@clermont-auvergne-opera.com).

Vous avez raté un précédent numéro ? Tous les numéros d'Entracte restent disponibles sur notre site : https://clermont-auvergne-opera.com/actualite/entracte/

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REPONSES AU JEU
Les instruments à vent :
1 le cor, 8 la flûte, 9 le hautbois, 6 le basson,  4  la trompette, 12 le trombone, 14 la clarinette /
Les instruments à corde : 7 le violoncelle, 2 le piano, 15 le violon, 16 la contrebasse / Les instruments à percussion : 3  la grosse caisse, 10 la timbale, 11 le xylophone, 5 la cloche, 13 le triangle.

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