2360 â Le voyage du retour â vendredi 26 avril 2024
â Vous ĂȘtes tombĂ©s du litâ! nous a dit la propriĂ©taire en riant, sur son perron lorsque nous sommes venus lui dire au revoir. Il Ă©tait tout juste neuf heures.
â Oui, câest mon mari, il sâest trompĂ© dâune heure en mettant le rĂ©veil.
Pietro venait de déplacer la voiture, car le propriétaire devait couper du bois sous la grange. Les filles étaient allées voir les chevaux dans le pré devant la maison.
Quand tout le monde fut installé dans la voiture, Pietro a mis le GPS.
â Cinq heures quarante-troisâ? sâest-il exclamĂ©.
â Oh, câest long, mais peut-ĂȘtre quâil y a du monde sur la route du retour, ai-je dit.
Nous avons traversé une derniÚre fois le village, avant de nous engager sur une série de petites routes. Des petits flocons tombaient du ciel avant de se transformer en gouttes de pluie sur la route et notre parebrise.
â On nâest pas passĂ© par lĂ Ă lâaller, a dit Micaela.
â Non, je ne sais pas pourquoi il nous indique un chemin diffĂ©rent, a dit Pietro.
Nous suivions la direction de Saint-Dizier, traversant des forĂȘts, montant et descendant des routes en virage. Il y a eu plusieurs dĂ©viations. Les paysages Ă©taient beaux, câĂ©tait presque un prolongement des vacances. Enfin, nous sommes arrivĂ©s Ă Saint-Dizier, mais il restait encore trois heures de route. Câest lĂ que Pietro a eu une illumination.
â Jâai comprisâ! Hier, jâai mis mon tĂ©lĂ©phone en mode avion et jâai oubliĂ© de lâenlever ce matin. Câest pour ça quâil nous a indiquĂ© cette routeâ!
Nous avons ri. Elle Ă©tait sympa aussi cette route.
Nous sommes donc rentrĂ©s par les nationales. AprĂšs Vitry-le-François, le paysage a brutalement changĂ©. Ce nâĂ©tait que vastes plaines et Ă©oliennes. Les champs Ă©taient verts ou jaunes selon leur culture (colza ou pas colza) et formaient comme un Ă©dredon en patchwork. Nous nous sommes arrĂȘtĂ©s dans le village-Ă©tape de SĂ©zanne pour dĂ©jeuner. Nous Ă©tions garĂ©s derriĂšre lâĂ©glise, Ă deux pas dâune belle promenade. Les maisons Ă©taient particuliĂšrement belles dans ce village champenois.
Encore deux heures de route qui nous ont semblĂ© trĂšs longues. Câest presque le temps quâil faut pour aller Ă Dieppe, ai-je songĂ©.
Finalement, nous sommes arrivés à bon port.
â Heureusement que tu fais des crĂȘpes demain, mâa dit Felicia qui pensait dĂ©jĂ Ă la rentrĂ©e.
Vous savez ce que jâai rapportĂ© dâAlsace : six recettes diffĂ©rentes de kouglofâ! Notre gĂźte avait une belle bibliothĂšque de livres de cuisine.
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