Réflexions sur la situation de l'Église en France : une invitation à la prière
« Les parties du corps qui paraissent les plus délicates sont indispensables. Et celles qui passent pour moins honorables, ce sont elles que nous traitons avec plus d’honneur ; celles qui sont moins décentes, nous les traitons plus décemment ; pour celles qui sont décentes, ce n’est pas nécessaire. Mais en organisant le corps, Dieu a accordé plus d’honneur à ce qui en est dépourvu. » (1 Co 12, 22-24)
Tout corps blessé se recentre naturellement sur la blessure, ce qui l’oblige à baisser le rythme. Une énergie supplémentaire doit ainsi être fourni pour réparer les blessures, en plus de continuer à faire fonctionner l’organisme. Une baisse de régime est exigée par la plupart des parties du corps. En revanche, certains organes parmi les plus importants peuvent être sollicités à l’extrême afin de maintenir le corps en vie. Ainsi le cœur qui doit augmenter son rythme afin de permettre à l’endroit blessé d’avoir une meilleure oxygénation pour favoriser la guérison. Le cœur travaille double, triple s’il le faut, mais sait que sans lui, la vie n’est plus possible.
J’imagine que nos rentrées chargées d’enthousiasme, notamment avec le plénum, ont reçu plusieurs coups, tour à tour. Impossible de ne pas s’arrêter pour souffler, mais le pouvons-nous vraiment ? « Ceci n’est pas un exercice », pourrions-nous dire ! Plus le temps de théoriser, de faire des projections et encore moins de se lamenter avec des « nous aurions dû ». L’Église ne peut pas se permettre de s’arrêter car le monde continue d’avancer. Une solution s’impose, limpide et intense : le cœur non seulement ne peut pas s’arrêter mais au contraire, il doit battre encore plus vite ! Rejoignons nos églises, nos chapelles, nos oratoires, nos prie-Dieu ! Par la prière nous pourrons atteindre toutes les parties blessées du Corps du Christ et les paroles nous viendront par le cœur !
Les pansements ne guérissent pas : ils ne font que protéger. La guérison ne peut venir que de l’intérieur. Soyons courageux et honnêtes : si la faute est venue par l’abandon de la prière, alors le remède viendra irrémédiablement dans sa reconquête. Nous n’arrivons pas à trouver les bons mots ? Nous souffrons de ne pas souffrir ? Où, au contraire, nous sommes saturés ? Qu’importe notre état d’âme ! Notre foi en la prière doit être plus forte : supplions le miracle de la guérison, comme nous le faisons si souvent pour un malade. Exigeons de Dieu qu’il transfigure ce corps défiguré !
P. François Garreau, LC
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