Bonjour les amis,

Lors d’une séance qui portait sur ses objectifs de vie, la personne me dit « de toute façon, je suis moyenne en tout » avec une telle tristesse dans le regard que j’en ai été bouleversé. 

Nous connaissons tous ces moments où nous ne sommes plus en contact avec notre valeur, où notre miroir intérieur nous renvoie une image déplaisante et méprisable de nous-même.

C’est toujours dramatique, parce que l’estime de soi est un paramètre essentiel de notre expression dans le monde : elle détermine notre capacité à rêver, à concevoir des projets, à prendre des décisions, et à mettre l’énergie nécessaire pour agir.

Comment ça se construit ?

Cette fameuse valeur que nous nous donnons se construit de manière complexe et en plusieurs étapes.

Quand nous sommes tout petits, l’estime de soi se construit dans le regard des parents. Quand tout se passe bien, l’amour, la considération et l’attention qu’ils nous donnent sont inconditionnels. Nos efforts, nos réussites, chaque pas que nous faisons sont valorisés et nos maladresses regardées avec tendresse. L’enfant crée ainsi une base d’amour de soi et de confiance qui est relativement stable.

Pourtant, à mesure qu’il grandit, cet amour parental massif et universel se transforme : il devient conditionnel. Les parents deviennent des éducateurs , ils montrent le chemin pour être aimable et acceptable. Intérieurement l’enfant sent qu’il doit être « à la hauteur » de l’attente de ses parents, puis plus tard des ses éducateurs. Il développe une voix intérieure qui évalue et juge ce qu’il fait. Cette voix récompense ses succès et sa bonne conduite avec un sentiment de fierté et de légitimité, et elle punit les écarts et les échecs avec un sentiment de culpabilité ou d’exclusion.

L’enfant se compare aux autres pour apprendre de ceux qui ont l’air puissant, il se soumet à des auto-évaluations incessantes pour connaître sa valeur et sa place dans le groupe. Il se met en quête d’approbation et des signes de reconnaissance qui contribueront à son estime de soi.

Lorsque l’enfant qui a grandi reçoit suffisamment d’assurance sur sa valeur, il intègre qu’il est capable, il prend confiance dans ses choix et ses actions, il se sent légitime à prendre une place dans le monde et à nouer des relations positives.

Pourtant nous savons tous que ce sentiment de notre valeur n’est pas parfaitement stable. A cause des accidents de la vie et des limites de nos éducateurs, nous gardons une inquiétude de fond, un doute qui peut flamber dans les situations où nous nous sentons fragiles.

Les limites de l’Estime de Soi

Littéralement, l’Estime de Soi, c’est le prix que nous nous donnons : notre valeur comptable par rapport aux autres... ou plutôt par rapport aux valeurs que nous nous sommes imposés.

Vous voyez le problème ? Rien n’est plus volatil et incertain que la valeur absolue que nous nous donnons : Suis-je sexy ? Intelligent ? Riche ? Cultivé ? Intègre ? Pour le vérifier nous aurons sans cesse besoin de nous comparer aux autres et de nous rassurer ! C’est une quête sans fin, qui crée beaucoup de tensions intérieures et de comportements compétitifs qui vont poser problème.

Presque tous les discours sur l’estime de soi créent une grande confusion, en proposant des trucs et astuces pour « remonter » notre valeur. Ces recettes peuvent ponctuellement atteindre leur but, mais elles de ne nous permettent pas de sortir durablement de la compulsion, alors voyons comment nous pouvons le faire !

Un chemin pour cultiver l’estime de soi

Nous devons distinguer l’estime de soi pour notre personne et l’estime de soi pour nos qualités et compétences.

L’estime de soi pour notre personne se traduit par la conscience de la profonde singularité de notre être, de notre valeur en tant qu'être unique au monde. Elle nous permet de nous engager pour nous, de prendre parti pour nous. Elle accueille tous les aspects de nous-même, et porte un regard bienveillant sur nos capacités, nos limites et nos aspirations. Elle affirme haut et fort notre légitimité à prendre place dans le monde. 

L’estime de soi pour nos compétences implique la confiance dans nos facultés d’apprentissage, l’appréciation de nos réalisations, si petites soient-elles, l’évaluation de nos progrès personnels et la poursuite de nos rêves et nos projets.

Elle passe aussi par l’utilisation joyeuse de la comparaison ! Comparer nos compétences ou nos savoirs-faire est tout à fait positif lorsque nous nous en servons pour agir. Par exemple si quelqu’un dessine mieux que moi, je peux en profiter pour m’améliorer, observer sa technique et l’imiter. Dans ce cas la comparaison a un effet dynamique, elle nous sert à grandir et à nous inspirer.

L’estime pour notre personne est inconditionnelle ; Elle fait partie de votre être même, et elle se cultive en posant un regard tendre, patient et bienveillant sur la personne que nous sommes. Un regard qui nous redonne notre dignité.

Au contraire l’estime pour nos compétences est conditionnée et fluctuante : elle évolue en fonction de nos apprentissages et de nos expériences. Je peux la cultiver en passant à l’action, même pour de toutes petites choses, et en acceptant d’être dans un apprentissage progressif et permanent.

Quand j'ai du mal à être en contact avec ma valeur, quand j'ai de la difficulté à me faire confiance, quand je me compare avec d'autres ou que je suis décu par moi-même.

Prenez le temps et offrez-vous ce cadeau !