Il y a quelques années, Harpo, le chien que nous avions depuis 14 ans, était gravement malade, et il était évident qu'il ne resterait pas avec nous beaucoup plus longtemps.
Mon fils aîné Pat était en visite pour passer un peu de temps avec Harpo avant qu’il nous quitte. Nous avons emmené Harpo chez le vétérinaire ensemble. Le Dr Newhouse nous a dit que la meilleure chose à faire était d'assurer le confort du petit membre de la famille, et que Harpo lui-même nous ferait savoir quand il serait prêt à partir.
Tout au long de la journée, Pat était ce que je qualifierais de «grincheux», il était en colère. Vivre mon propre chagrin quant à l'état de santé de Harpo était aggravé par le fait de vivre ça avec un garçon en colère.
De retour chez nous, Patrick a dressé une liste de choses à faire pour rendre la fin de Harpo plus confortable. Lorsqu'il m'en a parlé, j'ai hésité (quasiment refusé) de mettre en œuvre son plan. Dans mon esprit, j'avais déjà fait tout ce qui était nécessaire pour assurer le confort de Harpo. Il me semblait que les idées de Pat ne seraient d'aucune utilité réelle. Pat et moi étions en désaccord, déconnectés. Ce que je vivais était très désagréable.
Puis j'ai fait le point avec moi-même. «Qu'est-ce qui se passe? Pourquoi suis-je si mal dans ma peau? Pourquoi suis-je si malheureux en ce moment? Qu'est-ce qui me manque?» J'ai réalisé que j'aspirais à plus d'harmonie, plus de connexion. Puis, je me suis demandé ce que je pouvais faire pour y parvenir. J'ai réalisé que je pouvais aussi m'interroger sur les sentiments et les besoins de Pat.
J'ai deviné qu'il ressentait une profonde douleur à cause de la mort de son petit ami - en fait, un ami d'enfance. J'ai imaginé qu'il se sentait en colère, effrayé, anxieux et impuissant, regardant ce qui se passait et ne pouvant finalement rien faire pour l'arrêter.
À partir de cette prise de conscience, j'ai vécu ce que j’appelle un «déplacement» (en anglais un «shift»). J'ai vu que la liste de Pat’ ne visait pas uniquement Harpo. C'était aussi une façon pour Patrick de prendre soin de lui, de l'aider à rester aligné, d'agir sur son sentiment d'impuissance, de soulager sa douleur.
En prenant conscience de cela, je n'avais qu'une envie : me joindre à Patrick dans sa liste de choses à faire pour Harpo.
À partir de ce moment, la journée a été très différente.
Harpo avait une affinité naturelle pour la connexion. Il courait en rond de joie quand il voyait des gens se faire des câlins. Il n'a pas fallu longtemps pour qu'il vienne nous rejoindre.
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