Dédramatisons la création de contenu
Tout le monde parle création de contenu. Partout. On nous dit que pour trouver des clients, il faut absolument créer du contenu.
Bon, première chose, c’est faux.
Vous avez d’autres moyens de trouver des clients qui marchent très bien, voire mieux. La prospection, par exemple, est un moyen plus rapide de trouver des clients que la création de contenu. En plus, vous choisissez vos clients, ce qui n’est pas le cas avec la création de contenu où vous prenez ce qui vient…
Le réseau est un autre moyen puissant pour trouver des clients. En ligne ou en physique, participer à des évènements, envoyer des messages à d’autres freelances et faire des cafés visio…
Pour moi, la création de contenu doit venir bonifier toutes les autres stratégies.
Les prospects contactés par mail, mais pas encore assez matures vous verront passer régulièrement sur LinkedIn. Vous restez dans leur tête et au bon moment, ils vous contactent.
C’est la même chose avec votre réseau. Ce freelance avec qui vous avez fait un visio il y a 6 mois se souviendra de vous, car il voit passer vos posts !
Mais à mon sens, la création de contenu, c’est plus que juste trouver des clients.
C’est une exploration.
Quand on se lance en freelance, d’autant plus lors d’une reconversion professionnelle, on arrive dans un monde inconnu.
Tout est à découvrir, y compris ce “nouveau” nous.
Créer du contenu permet de développer ses connaissances en marketing, en business, en dév perso… Sur tous les sujets qui nous intéressent et d’apprendre en chemin ce qui nous plaît ou pas.
Pour écrire un article de blog, vous allez faire des recherches, peut-être même interviewer une personne. Puis, structurer vos réflexions pour les restituer. En faisant cela, vous intégrez ces connaissances, elles ne glissent pas sur vous. Quand on passe plusieurs heures actives sur un sujet, ça laisse une trace (en opposition à une posture passive, comme regarder une vidéo YouTube).
Donc pour moi, créer du contenu devrait être avant tout pour soi-même. Ça fait partie de ce voyage que vous commencez quand vous prenez la voie de l’entrepreneuriat.
Ensuite, le fait de partager votre travail au monde permet de créer des opportunités. Des prospects vous contactent ou d’autres freelances… Vous provoquez des conversations avec des personnes qui partagent vos idées.
Alors, une fois qu’on a dit tout ça, par où on commence ?
Se lâcher la grappe avec les stratégies
Le problème que je vois le plus souvent avec les freelances débutants, c’est le sentiment d’être submergé par la masse de choses à faire.
Avant même de commencer à poster, on pense au post qui fera 10k vues. On pense à la façon d'atteindre les 10k abonnés… On s’imagine dans un an, quand notre blog aura 20 articles…
On écoute tous les bons conseils sur LinkedIn : “comment atteindre 10k abonnés”, “comment faire des vues sur LinkedIn”, “La stratégie à mettre en place”...
Ces conseils ne sont pas mauvais. Les stratégies fonctionnent, sinon elles n’existeraient plus.
Mon problème avec ces stratégies c’est qu’elles ont tendance à bloquer les nouveaux entrants à se lancer.
Quand on se lance juste, on ne sait pas trop qui est notre client idéal (notre cible), on ne sait pas à qui on a envie de parler ni même qui a envie de nous écouter. On ne sait pas quels sujets aborder.
Je vais mettre les deux pieds dans le plat… Il faut se lâcher la grappe avec les stratégies !
Laissez tomber le TOFU-MOFU-BOFU quand vous n’avez jamais publié un seul post.
Laissez tomber la ligne éditoriale et le calendrier édito à 6 mois quand vous n’avez pas écrit un seul article de blog.
Attention, si vous avez une vision claire de ce que vous avez envie de raconter et de la direction dans laquelle vous souhaitez aller, alors c’est génial ! Go for it!
Mais je constate que la plupart du temps, ce n’est pas le cas.
Je discute avec des freelances qui me disent : “je publierais mon premier post quand j’aurai fini ma stratégie et que j’en aurai 10 d’avance”. 6 mois plus tard, je n’ai toujours pas vu ce premier post…
“Je lancerai mon blog quand j’aurai déjà 3-4 articles et une ligne édito claire”. 6 mois plus tard, le blog est toujours vierge…
C’est bien là le problème des stratégies. C’est de la procrastination active. Pendant que vous faites votre beau calendrier édito Notion avec les étiquettes de la bonne couleur, vous avez l’impression d’avancer.
Mais en réalité, il ne passe rien.
Mieux vaut fait que parfait.
Cet adage qui guide ma vie et mes actions.
Je vous parlais plus haut de l’exploration. C’est une phase obligatoire quand on débute dans le game du freelancing et de la création de contenu.
Pendant cette phase, vous allez tenter des choses diverses, parler de sujets divers qui vous intéressent et voir ce qui se passe. À la fois de votre côté : comment vous sentez-vous quand vous travaillez sur ces sujets ? Est-ce que ça vous plaît ou au contraire, vous ouvrez l’ordi à reculons ?
Puis du côté de l’audience : quelles sont les réactions quand vous partagez sur ces sujets ?
Après plusieurs mois, voire plusieurs années d'expérimentations, vous aurez des réponses et une direction plus claire. C’est à ce moment-là que vous pourrez vous pencher sur une stratégie avec des petites cases bien définies et des objectifs concrets à atteindre.
Une stratégie doit être l’accélérateur et non le moteur.
S’enfermer trop tôt dans une stratégie peut vous couper l’herbe sous le pied et vous dégoûter de la création de contenu.
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