LE MOT DU DG
Retour sur l’intervention du CREDDO dans le dossier du CHAU de l’Outaouais
C’est avec joie que nous avons accueilli la nouvelle de l’emplacement du futur hôpital de Gatineau. De fait, le campus santé sera construit plus près du centre-ville, dans le secteur de Hull, sur la rue Edmonton.
Plusieurs facteurs alimentent cette satisfaction. Tout d’abord, la proximité du Rapibus, un axe de transport en commun qui aura l’occasion de démontrer de plus en plus son utilité pour la population de Gatineau. Ensuite, le choix d’implanter l’hôpital dans cette zone est intéressant car il va permettre de mieux soigner tout un bassin de population qui en a considérablement besoin. On peut aussi saluer le fait que ce projet pourra requalifier tout un quartier sans participer à l’étalement urbain, bien trop répandu sur nos territoires un peu partout au Québec. Finalement, et cela nous apparaît crucial, c’est l’occasion de proposer aux usagers de ce nouveau campus de santé, un site naturel d’une grande beauté sans toutefois empiéter sur des écosystèmes fragiles dont nous avons besoin (ce que les sites des hautes plaines ou d’Asticou auraient pu faire).
Parlons un peu de la force de la mobilisation qui s’est fait entendre dans ce dossier. Énormément de groupes issus de la société civile tels que des associations citoyennes, des groupes environnementaux, la chambre de commerce de Gatineau (CCG), d’anciens politiciens, et j’en oublie sans doute, ont soutenu et alimenté nos propositions. Signe des temps, il est agréable de voir Stéphane Bison, président de la CCG, évoquer les risques de l’étalement urbain. On partage une vision, on travaille en équipe.
Je tiens personnellement à remercier et féliciter Marc Bureau, notre valeureux président, pour son leadership dans ce dossier. Marc démontre encore et toujours son attachement à la région et son implication dans la lutte aux changements climatiques.
Au-delà de ce bon coup pour la région, cette tergiversation entourant le futur site hôpital de l’Outaouais a porté à l’attention de la population l’importance de l’aménagement du territoire. Prenez note de la nouvelle politique nationale de l’architecture et de l’aménagement du territoire. Cette nouvelle politique propose des axes stratégiques, dont celui qui met l’accent sur des milieux de vie de qualité.
Cet axe souligne l’importance de :
• prioriser la consolidation des secteurs bénéficiant déjà de réseaux d’infrastructure et d’un patrimoine bâti;
• réduire les durées de déplacement et les distances entre les lieux de résidence, de travail, de consommation et d’autres types d’activités;
• diversifier l’offre des moyens de transport, particulièrement les transports collectif et actif, et de les rendre plus sécuritaires et plus accessibles à la population;
• renforcer la sécurité ainsi que la résilience et d’améliorer la qualité de vie des citoyennes et des citoyens par la réduction des risques et des nuisances.
Bref, si notre intervention a pu avoir le mérite de ramener le gouvernement à une plus grande cohérence avec ses propres politiques publiques, c’est également une petite victoire dont nous pouvons être fiers. Les paroles doivent être suivies d’actions concrètes. Cela vaut pour tout un chacun et nous nous y veillons nous-mêmes.
Il y a certes un rendez-vous manqué en ce qui concerne la décontamination de certains sites du centre-ville, mais encore là, nous pouvons avoir confiance que la nouvelle politique d’aménagement du territoire proposera des leviers dans le plan d’action qui devrait nous être proposé au lendemain des élections provinciales.
Dans tous les cas, restons vigilants. Que ce soit à Gatineau ou dans les 66 autres municipalités de l'Outaouais, cette nouvelle politique ne va pas changer les mentalités qui entourent le développement urbain. Pour contrer l'étalement urbain dans la durée, nous allons devoir reconstruire la ville sur la ville, c'est-à-dire être dans une dynamique du changement perpétuelle où le dialogue est incontournable.
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