Newsletter de La Fabrique de la Cité #88

#88 - 16 juillet 2021

Pourquoi une Université de la ville de demain ?

À Chantilly les 8 et 9 juillet, plus de 150 décideurs, publics comme du monde de l’entreprise, chercheurs et scientifiques, représentants de la société civile se sont réunis pour s’engager en faveur de la construction d’une ville bas-carbone pour tous.

Cette première Université de la ville de demain (UVD), ce furent 24 heures lors desquelles ils ont dit leurs convictions, fait part de leurs interrogations, ouvert un dialogue riche, proposé des solutions pour habiter ou financer cette ville que nous devons transformer ou construire comme pour en réduire les émissions indirectes (car oui, à l’UVD, on n’a pas peur du scope 3 !). Ce projet est né d’une rencontre entre la Fondation Palladio et La Fabrique de la Cité : la première fois que nous avons esquissé ce projet voici bientôt deux ans avec Bertrand de Feydeau, président de la Fondation Palladio, nous nous sommes dit que nos villes méritaient et avaient besoin de cette vision partenariale et ambitieuse.

Pourquoi des invités exceptionnels ont non seulement répondu « présents ! » mais ont dit oui aux engagements de la charte de l’UVD comme à la démarche innovante de make.org visant à faire réagir collaborateurs de leurs organisations (entreprises, collectivités publiques) et, plus largement les citoyens ? Pourquoi l'envoyé spécial du Président Biden pour le climat John Kerry, en chemin pour rencontrer le président russe à Moscou, s’est-il arrêté à Chantilly pour dire aux dirigeants assemblés sa conviction qu’il fallait agir, accélérer et réaffirmer sa conviction que nous parviendrons à relever le défi si nous nous en donnons les moyens ? Les événements extrêmes – dômes de chaleur, inondations en Belgique et Allemagne – parlent d’eux-mêmes. L’autre raison concerne la pièce manquante de l’édifice : les objectifs ambitieux présentés hier par la Commission européenne rappellent en creux que les politiques visant à construire l’acceptation sociale des mesures à prendre n’existent pas pour l’instant. La France en a fait la douloureuse expérience et les Gilets jaunes sont dans tous les esprits, bien au-delà de nos frontières. Nous savons quoi faire. La question du « comment le faire » reste entière et c’est à ce chantier difficile que l’UVD a commencé à s’atteler. – Cécile Maisonneuve, Présidente de La Fabrique de la Cité

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🎧 CORRESPONDANCES – Comment pouvons-nous financer les infrastructures et les services de mobilité de demain, le tout dans un contexte de décarbonation des véhicules ? Dans un nouvel épisode du podcast Correspondances, Pierre Aubouin, directeur du service infrastructures et mobilité de la Banque des territoires, à la Caisse des dépôts et Michel Savy, professeur émérite à l'Ecole des Ponts et directeur de l’Observatoire des politiques et des stratégies de transport en Europe, prennent ici la parole pour décortiquer ce délicat paradoxe. À écouter sans modération !  – Yamina Saydi, chargée de communication

→ Pour aller plus loin : l'ensemble des épisodes du podcast Correspondances, en partenariat avec le magazine Capital. 

 

L’EUROPE À L’ÉPREUVE DU CLIMAT – L'objectif est clair : devenir le premier continent neutre pour le climat d'ici 2050. Avec le pacte vert, présenté ce mercredi 14 juillet, l’Union européenne (UE) se donne les moyens de créer une dynamique mondiale susceptible d’inciter les autres pays à rejoindre l’effort de préservation de la planète. Les 27 États membres de l’UE se sont ainsi engagés à réduire leurs émissions d’au moins 55 % d’ici à 2030, par rapport aux niveaux de 1990. Deux mesures-phares illustrent cette ambition volontariste : l’interdiction de la vente des véhicules à moteur à combustion dès 2035 et la refonte du marché du carbone. Mais au-delà des propositions législatives visant à encadrer le basculement de l’économie européenne vers un modèle de production plus vertueux, les pays européens devront mener un autre chantier colossal, celui de l'acceptabilité sociale de ces mesures. (Le Monde,Challenges) – Émilie Li, assistante de recherche

 

GIGAFACTORIES – À l’heure de l’électrification massive du secteur des mobilités, les besoins en termes de batteries lithium de grande capacité augmentent de manière considérable. La Commission européenne estime que la demande devrait être multipliée par 14 entre 2018 et 2030, passant de 184 à 2.623 GWhs par an. L’Europe n’étant pas à l’heure actuelle capable de subvenir à ses propres besoins, la construction d’une vingtaine de « gigafactories » à travers le continent est en projet, majoritairement en France, Allemagne, ou en Pologne, financées par des entreprises du secteur comme Renault, Tesla, ou le groupe Stellantis. (Les Echos) – Arthur Wienhold, assistant de recherche

 

IL FAUT SAUVER LES TRANSPORTS  PUBLICS – La crise sanitaire a eu des conséquences significatives sur l’équilibre financier des transports publics, sous l'effet de la baisse des recettes, du maintien de l’offre indispensable pour le maintien de l’activité économique du pays, et des mesures sanitaires renforcées. Aussi, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué chargé des Transports a décidé, dès la fin de l’année 2020, de missionner Philippe Duron afin qu’il étudie comment consolider le modèle économique des transports publics du quotidien. Dans un rapport remis le13 juillet, l'ancien maire socialiste de Caen et ancien président de la Basse-Normadie adresse “une liste de préconisations pour améliorer la soutenabilité des transports publics à long et moyen terme“. Parmi les pistes envisagées, la sanctuarisation du versement mobilité (VM), l'augmentation du tarif des transports publics ou encore une taxe sur les colis du e-commerce. (La Gazette des Communes)  – Yamina Saydi

→ Et sur le même sujet : notre projet d'étude sur le financement des mobilités décarbonées

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