Nous sommes biaisés.
Chaque jour, notre cerveau interprète mal certaines informations.
Parmi nos nombreux biais cognitifs, un des plus connus est le biais de confirmation.
C’est notre tendance instinctive à rechercher en priorité les informations qui confirment notre manière de penser.
Et de négliger tout ce qui pourrait la remettre en cause.
Exemple : si selon moi le capitalisme est un mauvais régime économique, je préfère lire ou écouter des sources qui confirment ou affirment mon point de vue.
En résumé, nous croyons ce que nous voulons croire.
Et ce phénomène est accentué par les réseaux sociaux.
L’objectif de Facebook, LinkedIn, Instagram, TikTok, YouTube et cie est que leurs utilisateurs restent le plus longtemps possible sur l’application.
Pourquoi ?
Pour nous étudier.
Nous comprendre.
Récolter de la donnée.
Et la vendre aux marques.
Comment font-ils pour que nous dépensions beaucoup de temps sur leurs plateformes ?
Ils nous proposent du contenu qui nous intéresse.
Plus on consomme de contenu (posts, vidéos, stories…) et plus les algorithmes apprennent à nous connaître (on parle de machine learning).
Plus les algorithmes nous connaissent, plus ils peuvent nous proposer du contenu qui nous intéresse.
C'est un cycle sans fin 🎡.
Nous sommes donc doublement biaisés.
L'essentiel, c'est de le savoir.
J'écris cette newsletter dans le ferry qui me ramène chez moi, après 4 semaines en Corse.
Et je lis un bouquin qui me fait tomber de ma chaise.
Chaque page remet en question mon travail.
Le point de vue des auteurs de ce livre est le suivant : la clé des entreprises et des créateurs légendaires est la différenciation.
Pour être légendaire, il faut oser dire et faire des choses différentes.
En lisant ce livre, mon point de vue à propos du marketing est pointé du doigt.
Créer du contenu gratuit en masse pour répondre aux interrogations de sa cible.
Capturer des emails grâce à des contenus premiums.
Et faire progresser le prospect dans sa réflexion avec un contenu spécifique...
Tout cela serait une énorme erreur.
Nuirait à la conversation d'une marque (ou d'un créateur) avec son audience.
Et consisterait finalement à prendre son interlocuteur pour un idiot ("Sérieux, tu crois que je ne te vois pas venir avec ton livre blanc à télécharger contre mon numéro de téléphone et mon adresse e-mail pro ?*").
Ce livre me fait douter.
Me fait réfléchir profondément.
Me permet de comprendre les arguments opposés à mes croyances personnelles.
Et j'en ai pas l'habitude.
Avec mon feed LinkedIn.
Les newsletters que je lis.
Les marques que je suis.
Les auteurs qui m'intéressent…
Je suis dans ma bulle.
Ce chamboulement dans mon cerveau me rappelle ce sentiment qu'on éprouve lorsqu'on est 100% sûr d'une chose et qu'on nous prouve factuellement le contraire.
"- Bien sûr que Sydney est la capitale de l'Australie !"
"- Bah non idiot, regarde sur Google."
🧐
😶
🧠🔨
Petit retournement de cerveau.
Cet événement qui se passe entre mes deux oreilles est de plus en plus rare.
Et vous ?
En tout cas, ce livre a fait sauter de nombreux verrous dans ma tête et ajoute une leçon que je pourrai mettre dans la V2 de cet article :
Consomme du contenu qui s'oppose à ce que tu crois. Réfléchis. Essaie de comprendre les arguments contraires aux tiens. Remets-toi en question. Et renforce ton savoir.
Le ferry arrive au port de Toulon.
Je vous souhaite une bonne journée.
Maxime "biaisé" Blasco
PS : quelques ressources à ce sujet :
la page Wikipédia sur les biais cognitifs
le documentaire Netflix Derrière nos écrans de fumée
les interviews Thinkerview, où des personnes prennent le temps d'exprimer leur point de vue (idéal pour remettre en cause certaines de nos croyances économiques, politiques, etc.)
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